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À L’ÈRE DES ROBOTS ET DES IMPRIMANTES 3D

Panthera Dental a basculé en mode 4.0

PIERRE THÉROUX Collaboration spéciale p.theroux@videotron.ca

Alfred se promène un peu partout dans l’usine. Portant même le noeud papillon, il aide les employés qui lui demandent de faire le transport de matériel et de produit fini entre chaque département. Alfred va son chemin doté d’une intelligence artificielle et d’une caméra intégrée – c’est un robot après tout – qui lui permet d’éviter les obstacles en cours de route.

Bienvenue dans la toute nouvelle usine 4.0 ultramoderne de Panthera Dental. Là où les employés travaillent aussi avec des imprimantes 3D hautement sophistiquées et bon nombre d’autres équipements automatisés visant à faciliter la fabrication sur mesure d’implants pour des restaurations dentaires et des chirurgies cranio-maxillo-faciales ou encore d’appareils pour le traitement des troubles respiratoires du sommeil.

« Tout est en place pour faciliter le plus possible le travail des employés et augmenter la productivité », souligne Béatrice Robichaud, vice-présidente marketing & expérience client de cette PME de Québec qu’elle a cofondée avec son frère Gabriel en 2012.

L’entreprise utilise même des imprimantes 3D d’une telle précision, allant jusqu’à un centième de l’épaisseur d’un cheveu, qu’elle peut ainsi fabriquer des pièces uniques qui seraient autrement trop complexes, voire impossibles à usiner. De tels équipements ont aussi l’avantage d’attirer des employés.

« Pour des jeunes ingénieurs, c’est très stimulant de travailler avec des imprimantes comme celles que nous avons », note Béatrice Robichaud, en précisant que les employés se disent aussi fiers d’oeuvrer dans une entreprise dont les produits contribuent à changer la vie des gens.

MIEUX GÉRER LE TRAVAIL ET LES APPROVISIONNEMENTS

Outre ces divers équipements automatisés et spécialisés, Panthera Dental mise aussi sur des processus de fabrication industrielle et numérique qui assurent une meilleure planification de la production et des délais de livraison plus rapides. L’interconnectivité entre les équipements lui permet, par exemple, de recevoir un fichier prêt à usiner qui a été envoyé par un client et de le transmettre directement dans ses machines CNC pour fabrication, sans nécessiter l’intervention d’employés.

Autre avantage : en ces périodes de fortes perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, les diverses technologies numériques implantées dans l’usine lui permettent de faire des prévisions plus précises et d’assurer une meilleure planification auprès des fournisseurs. « Ça nous aide aussi à mieux planifier et gérer les horaires de travail afin d’offrir aux employés un meilleur équilibre travail-famille », indique Béatrice Robichaud.

L’entreprise, qui compte même sur un directeur 4.0 et des équipes d’employés spécialisés en ingénierie, informatique et développement d’algorithme, n’entend pas pour autant arrêter là sa transformation numérique. Dans les prochaines phases de développement de son usine 4.0, elle souhaite utiliser davantage l’intelligence artificielle (IA) pour l’automatisation d’étapes de préparation avant la fabrication ou l’impression 3D de produits.

« En raison de l’unicité de chaque dent, bouche ou visage de chaque

patient, ces étapes demandent beaucoup de temps et d’expertise. Nous développons des logiciels pour diminuer et automatiser ces étapes et ainsi simplifier le travail de nos employés », explique Béatrice Robichaud.

DAVID CONTRE GOLIATH

Les quelque 60 brevets et dessins industriels détenus par Panthera témoignent aussi de son engagement continu en faveur de l’innovation.

« On sait tous que le Québec a un immense savoir-faire en informatique et en technologies de l’information, comme le démontre l’industrie des jeux vidéo par exemple. Mais ce que les gens ignorent, c’est qu’on a aussi des génies et des expertises très pointues dans le domaine de la dentisterie », fait valoir Béatrice Robichaud.

Voilà d’ailleurs autant de raisons qui permettent à Panthera d’affronter les géants américains et allemands qui dominent cette industrie. « Comme on ne peut pas rivaliser avec les prix, on se démarque avec des produits innovants. Dans les grandes multinationales, la lourdeur administrative les empêche souvent de faire avancer des projets pointus et innovants. Sans compter que ça leur demande trop de temps et d’énergie pour le faire et que ce n’est pas rentable pour leurs actionnaires », souligne Béatrice Robichaud.

Panthera réalise 80 % de ses ventes à l’extérieur du Québec, dont 50 % aux États-unis. Elle souhaite s’implanter davantage en Europe et en Asie, au cours des prochaines années.

« On sait tous que le Québec a un immense savoir-faire en informatique et en technologies de l’information, comme le démontre l’industrie des jeux vidéo par exemple. Mais ce que les gens ignorent, c’est qu’on a aussi des génies et des expertises très pointues dans le domaine de la dentisterie. »

— Béatrice Robichaud

AFFAIRES

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2022-05-14T07:00:00.0000000Z

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