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DANS L’OMBRE DES ESPIONS CANADIENS

THOMAS LABERGE tlabergelescoops.ca

Que ce soit en Irak, en Afghanistan ou au Canada, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRC), la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et des membres des Forces armées s’activent, à l’abri des regards, pour la sécurité des Canadiens. Dans Missions de l’ombre, le journaliste Fabrice de Pierrebourg nous entraîne dans les coulisses des espions canadiens.

Des agents russes qui résident au Canada pendant des années, voire des décennies, afin de fournir des renseignements secrets à Moscou. Non, il ne s’agit pas du synopsis d’un film de James Bond. Dans son livre, qui se lit comme un roman d’espionnage, le journaliste Fabrice de Pierrebourg raconte comment des agents russes peuvent voler le nom de bébés morts prématurément afin d’infiltrer la société. Des agents canadiens faisaient donc la tournée des cimetières, afin de repérer des noms qui auraient pu être subtilisés et traquer des espions russes.

« La réalité du contre-espionnage et du contre-terrorisme est parfois plus divertissante et plus fascinante que les fictions qu’on a pu faire », lance celui qui est fan de la série The American, qui suit deux espions russes qui fondent une famille aux États-unis pendant la Guerre froide.

La guerre en Ukraine a d’ailleurs montré l’importance que pouvaient avoir les services de renseignements. Selon lui, l’invasion de l’ukraine par la Russie a remobilisé les espions de Moscou.

Journaliste international depuis de nombreuses années, Fabrice de Pierrebourg a couvert des zones de conflits comme l’irak et l’afghanistan. Ses reportages lui ont permis de développer des sources bien placées dans les services de renseignement. « Je suis déjà allé avec les Forces spéciales en Irak. [...] Ça m’a donné un bon aperçu de leur travail », dit-il.

Le travail du journaliste a des similarités avec celui des agents canadiens déployés en zone de guerre : ils doivent dénicher, entretenir et protéger des sources dans le camp adverse pour obtenir des renseignements essentiels. « Une bonne source, elle va t’expliquer le contexte, le pourquoi d’une décision et qu’est-ce qui va se passer plus tard », explique le journaliste.

Dans son livre, Fabrice de Pierrebourg raconte une délicate opération – qui a bien failli tourner au vinaigre – dans la ville de Kandahar où Éric (nom fictif), un agent du SCRS, tente de convaincre un taliban de faire défection. « Cet homme avait la capacité de nous faire mal. Lorsque quelqu’un est dangereux, la meilleure façon de le neutraliser, c’est de le recruter », explique Éric dans l’ouvrage.

Bien entendu, ces agents doivent être très bien préparés avant d’aller sur le terrain : cours de soins, maniements d’armes, réaction aux embuscades, etc. Ils doivent aussi s’imprégner de l’histoire et de la culture du pays dans lequel ils seront déployés. Les agents envoyés en Afghanistan devaient donc se faire pousser les cheveux et la barbe. « Ce qui m’intéressait, ce sont les coulisses. Qui sont ces agents d’infiltration ? Comment sont-ils formés ? Quelle est la complexité de leur travail ? »

Bien qu’il soit moins « offensif » que d’autres services de renseignement dans le monde, celui du Canada a réussi à tirer son épingle du jeu, croit Fabrice de Pierrebourg « Le SCRS a fait ses lettres de noblesse lors de la guerre en Afghanistan. [...] Ils sont allés sur le terrain, là où c’était très chaud, pour mener à bien leur mission. »

COVID-19: DE NOUVELLES MENACES POUR LE CANADA

La pandémie de COVID-19 n’a pas seulement été un défi au niveau sanitaire ; elle a obligé les services de renseignement canadiens à s’ajuster à de nouvelles réalités. « Quelque chose qu’on n’avait peut-être pas anticipé, c’est l’émergence de ce discours radical

ultra-violent, anti-mesures sanitaires, qui s’est amalgamé avec cette menace de l’extrême-droite violente », soutient Fabrice de Pierrebourg. Une menace qui préoccupe le SCRS, ajoute-t-il.

Le journaliste explique également qu’une campagne de sensibilisation a été nécessaire afin de protéger les travaux de recherche en lien avec des médicaments et des vaccins pour la COVID. « Il fallait trouver toutes les petites entreprises, les petits laboratoires, tous ceux qui, de près ou de loin, allaient travailler là-dessus, pour leur dire de faire attention. »

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2022-05-14T07:00:00.0000000Z

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