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AU VOLANT

PAUL-ROBERT RAYMOND praymond@lesoleil.com

En raison de leur aspect spectaculaire, les incendies de véhicules électrifiés frappent l’imaginaire. Deux incidents rapportés notamment par La Presse*, récemment, font frémir quant à l’intensité et la difficulté pour les pompiers d’éteindre les flammes.

D’abord, tous les véhicules électrifiés ne sont pas égaux devant le risque de combustion presque instantanée des batteries. Selon des données publiées par le site de comparaison de tarifs d’assurances Auto Insurance EZ (bit.ly/3suldpu), les véhicules à essence – ou à moteur à combustion interne – risquent de prendre feu dans une proportion de 1529,9 sur 100 000 (1,5 %). Les voitures

électriques à batterie (100 % électriques) ont le même risque dans 25,1 cas sur 100 000 (0,025 %).

Ce sont les véhicules hybrides qui sont le plus à risque, même plus que les véhicules à essence, avec un taux d’incendie de 3474,5 véhicules sur 100 000 (3,5 %). Donc, si votre voisin ou votre beau-frère qui a en horreur les véhicules électriques vous dit que TOUS les véhicules électriques risquent de prendre feu, vous pourrez lui réciter ces chiffres.

Pour son étude, Auto Insurance EZ s’est basé sur des données colligées par trois organismes gouvernementaux américains, soit celles de la National Transportation Safety Board (NTSB), celles du Bureau of Transportation Statistics (BTS) et celles de la base de données sur Recalls.gov sur Internet.

VICES DE CONCEPTION

Probablement que le voisin ou le beau-frère cité plus tôt vous dira qu’il y a eu des incendies avec des Hyundai Kona – dont seulement un au Québec – et de Chevrolet Bolt – aucun ici, par contre. Les constructeurs respectifs ont effectué des rappels concernant les batteries de ces véhicules, plus de 68 000 chez General Motors et 3500 chez Hyundai.

Michel Alsayegh, président de l’ordre des chimistes du Québec, rappelle que l’industrie automobile n’est pas à l’abri des vices de conception. Celle des téléphones intelligents en a elle aussi déjà connu par le passé.

« Vous vous rappelez sûrement de l’histoire de la fameuse Ford Pinto. Lorsqu’il y avait un impact à l’arrière, l’auto s’enflammait et explosait », raconte-t-il. Ce problème résultait d’un vice de conception du véhicule.

« Avec les batteries lithiumion, c’est la même chose », dit M. Alsayegh. Si celle-ci est mal conçue et que l’anode entre en contact avec la cathode, c’est là qu’il peut y avoir une réaction chimique menant à une combustion instantanée, explique-t-il en substance. Il avance d’ailleurs qu’une bonne partie du problème sera réglée lorsque les batteries pour les véhicules auront des électrolytes solides.

Maintenant, qu’en est-il de l’entreposage, du recyclage ou de la manipulation de ces batteries ? « Nous, à l’ordre des chimistes, on appelle à la prudence dans le développement, dans la commercialisation. Il faut penser à ce qui arrive à la fin de vie de ces produits-là. Par exemple, dans le recyclage, les chimistes, avec l’aide des ingénieurs, peuvent recycler et manipuler la batterie de façon adéquate, en s’assurant qu’il n’y ait pas d’incident ou d’accident », ajoute M. Alsayegh. Il spécifie que les batteries, après avoir roulé des milliers de kilomètres, ont subi les intempéries et pourraient être sujettes à des incidents, si elles ne sont pas bien entreposées ou manipulées.

* L’article de La Presse : bit.ly/3fg9w52

AUTO

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2022-05-14T07:00:00.0000000Z

2022-05-14T07:00:00.0000000Z

https://lequotidien.pressreader.com/article/281908776742469

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