À LA OUANANICHE DÈS DIMANCHE

La saison de pêche à la ouananiche dans l’aire faunique communautaire du lac Saint-jean prend son envol dimanche, 48 heures après le départ des glaces, le lac étant libéré de ses glaces à 65 % au moment d’écrire ces lignes, jeudi matin. Il s’agit d’une nouveauté réglementaire, car habituellement, l’ouverture de la saison du saumon d’eau douce se fait un vendredi, ce qui permettait aux amateurs de se mobiliser pour une fin de semaine d’ouverture.

« Il risque d’y avoir moins de pêcheurs pour la journée d’ouverture, car en lançant la saison un dimanche, ça limite les déplacements pour les adeptes de l’extérieur de la région. La vraie fin de semaine d’ouverture va probablement se faire la semaine prochaine », estime Marc Archer, directeur général de la Corporation Lactivité pêche (CLAP), l’organisme qui gère les activités de pêche sportive sur le Piékouagami.

En entrevue téléphonique au lendemain de l’assemblée générale annuelle de l’organisme, le DG de la CLAP s’est montré un peu déçu de la participation des membres, jeudi matin. « Il y avait moins de 25 personnes à la rencontre. Pourtant, nous avons expédié 4000 courriels aux détenteurs de droits de pêche en plus de la publicité et des publications Facebook. Normalement, on fait cette rencontre le quatrième mercredi d’avril, mais cette année, les imprimeries ont manqué de papier pour notre rapport annuel et nous avons dû reporter la date. Peut-être aussi que le beau temps a joué pour quelque chose dans cette faible participation ou que c’est à cause de la pandémie, qui nous a forcés à annuler les deux dernières assemblées générales », tente d’expliquer Marc Archer.

ACQUISITION DE CONNAISSANCES

Les biologistes Karine Gagnon, du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Sonia Lévesque, de l’université du Québec à Chicoutimi, et William Fortin, contractuel pour la CLAP, ont présenté l’état de leurs travaux aux membres présents.

Parmi les sujets abordés dans le rapport annuel, on relate que l’indice d’abondance des éperlans en 2021 a chuté dramatiquement dans le lac Saint-jean, pour les éperlans âgés de 1 an. Les biologistes ont mesuré une abondance de 0,05 éperlan par 1000 mètres cubes d’eau, alors que l’année précédente, en 2020, ce chiffre était de 1,4 éperlan par 1000 mètres cubes d’eau. Les chiffres ne mentent pas et comme par le passé, plus il y a d’éperlans dans le lac, plus il y a de ouananiches qui remontent en rivière.

« On croit que l’aménagement de frayères dans le lac va diminuer l’écart entre les années d’abondance et de rareté de la ouananiche. Nous étions censés aménager 42 frayères supplémentaires, cette année, mais nous avons dû remettre à l’an prochain en raison de la montée hâtive du niveau du lac », explique Marc Archer.

Pour ce qui est du doré, dont le début de la saison a été fixé au 1er juin, les récentes recherches ont confirmé que le doré jaune abonde dans le lac, mais qu’il est plus petit que ceux capturés dans des plans d’eau comparables. Les dorés du lac Saint-jean proviendraient de la même souche génétique que les populations du sud-est de l’ontario et du Québec.

« L’origine génétique de la population de dorés du lac ne serait pas la cause de sa faible croissance », soutient le biologiste William Fortin, dans le rapport de la CLAP.

La température de l’eau et la diète alimentaire du doré seraient responsables de sa faible croissance. De nouveaux projets de recherche permettront d’en savoir davantage sur l’alimentation du doré.

Marc Archer estime que le succès de pêche au doré devrait être bon pour l’été 2022.

MISE À L’EAU

« Selon les prévisions d’énergie Électrique de Rio Tinto, le niveau du lac devrait être à 13 pieds. Les petites embarcations n’auront pas trop de difficulté pour se mettre à l’eau, mais les grosses embarcations devront se diriger vers les rampes de mise à l’eau plus accessibles, comme à Desbiens ou à Roberval », fait valoir Marc Archer.

En collaboration avec l’organisme Un lac pour tous, la CLAP rappelle l’importance de laver les bateaux qui ont navigué sur d’autres plans d’eau pour empêcher le transport d’espèces aquatiques envahissantes.