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UNE NOMINATION À SAVEUR DE VICTOIRE POUR RAYMOND RAINVILLE

MARC-ANTOINE CÔTÉ macote@lequotidien.com — PHOTO LE PROGRÈS, GIMMY DESBIENS

Raymond Rainville n’en revient toujours pas, de voir son nom associé au prix littéraire Francequébec, qui compte David Goudreault et Michel Jean, entre autres grands auteurs, parmi ses appelés et élus des années passées. Pour le Jeannois, cette nomination a déjà des airs de « victoire » et la visibilité dont elle s’accompagne vaut amplement les centaines d’heures de recherches dédiées à son roman 1542 La colonie maudite.

La sélection des trois finalistes pour ce prix, remis annuellement afin de promouvoir la littérature québécoise auprès des lecteurs français, a créé une « espèce de petite commotion dans le milieu ». Certains trouvent que les romans choisis ne sont pas assez connus ; d’autres pointent vers le fait qu’ils ne sont pas assez représentatifs de la littérature d’aujourd’hui, deux d’entre eux étant à caractère historique.

Mais ce n’est certainement pas Raymond Rainville qui s’en plaindra, lui qui est encore saisi d’une « immense surprise et d’une joie extrême », quelques jours après l’annonce, survenue à la fin avril.

Pour celui qui s’est lancé pleinement dans l’écriture depuis sa retraite du marché immobilier et qui vient de publier le premier tome d’une saga de quatre, en 1542 La colonie maudite, il s’agit d’une « motivation extraordinaire » pour la suite. Surtout que cela lui permet de mettre en lumière un genre littéraire qui ne se retrouve que trop peu souvent sous le feu des projecteurs.

« J’étais d’autant plus heureux d’être parmi les nominés, parce que c’est un genre qui est rarement mis en nomination pour des prix aussi prestigieux. Il y a aussi un autre roman historique qui est en nomination (L’étonnante destinée de Pierre Boucher, par Nicole Lavigne) en même temps que le mien, alors ç’a surpris beaucoup de gens. Moi, ça m’a surpris, mais ça m’a surtout rendu extrêmement heureux. »

Son bonheur tient également au fait que son oeuvre sera désormais distribuée dans toutes les librairies de France, une porte difficile à franchir pour les auteurs d’ici.

Véritable passionné d’histoire, le Robervalois avait la plupart du temps le nez dans un livre d’alexandre Dumas, de Victor Hugo ou de Balzac, plus jeune. Il estime avoir investi entre 400 et 500 heures de recherches pour son livre à lui, qui était son deuxième en carrière. Car si le secret d’un bon roman historique est d’intégrer un récit et des personnages fictifs qui se laissent confondre avec le cadre réel, il est tout aussi primordial d’asseoir le tout sur des faits véridiques, insiste Raymond Rainville.

Avec 1542 La colonie maudite, il raconte un moment de l’histoire des plus intéressants, mais peu connu, vu son triste dénouement. L’auteur transporte les lecteurs en plein coeur du dernier voyage de Jacques Cartier en Nouvellefrance, alors qu’il tentait, sous les ordres du Sieur de Roberval, d’établir une colonie permanente.

Parce qu’il avait peu d’expérience dans ce genre de missions, le Sieur de Roberval a commis plusieurs erreurs, par exemple en plaçant sur un même bateau des prisonniers et des nobles, ou des catholiques et des protestants, à une époque marquée par les « troubles religieux ». C’était sans compter des enjeux comme le scorbut et les relations tendues avec les Iroquois, qui allaient lui rendre la vie encore plus difficile.

« Il a vraiment couru après le trouble et il a réussi à le trouver. Ç’a été des confrontations tout le long ! »

Le deuxième tome, que le Jeannois s’affaire à achever, portera sur une autre période charnière de l’histoire de la Nouvelle-france et comportera tout autant d’action et de rebondissements.

La littérature a toujours occupé une certaine place dans la vie de Raymond Rainville, qui a tenu pendant un certain temps une petite maison d’édition au Lacsaint-jean. Maintenant retraité, c’est avec bonheur qu’il peut s’investir à fond dans cette passion.

Peu importe le lauréat du prix littéraire France-québec, qui sera annoncé le 28 novembre, il a déjà gagné, assure-t-il.

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