UNE COMPLICITÉ PEAUFINÉE PAR LE TEMPS

Voilà 30 ans que les chemins de Jacinthe Couture et de David Ellis se croisent ici et là, sur scène comme à l’extérieur. Jamais pour des rencontres musicales aussi assumées que depuis quelques mois, toutefois, alors que les deux musiciens prennent le temps de développer une complicité d’emblée naturelle. Ils en présenteront une nouvelle fois toute l’étendue, le dimanche 22 mai, à la chapelle Saint-cyriac.

Deux fois plutôt qu’une depuis 2021, ce concert a été annulé. Cela ne leur aura accordé que plus de temps pour construire cette « troisième chose », découlant de la communion de leurs écoles musicales. Différentes, mais merveilleusement complémentaires, d’illustrer Jacinthe Couture.

« On travaille depuis plusieurs semaines et on est en train de construire quelque chose. On le sent quand on joue. Cette complicité-là, c’est seulement avec le temps que ça peut se construire. Et ça donne beaucoup confiance pour quand on va jouer sur scène. On peut plus s’abandonner », explique la pianiste.

« C’est une collègue avec laquelle j’ai beaucoup d’affinités musicales et personnelles. Je me sens vraiment à l’aise, très confortable, quand on joue ensemble », de renchérir David Ellis.

Le duo avait partagé une première fois cette chimie au grand public en mars dernier, à l’occasion d’un concert à la salle Michel-côté d’alma. Mais celui du 22 mai prochain à la chapelle Saint-cyriac, qui s’annonce à la hauteur des « formidables » répétitions tenues jusqu’ici, offrira un programme complètement différent.

De Frédéric Chopin à Gaspar Cassadó, en passant par Robert Schumann, Luigi Boccherini et

Sergueï Rachmaninov, les deux musiciens proposeront des pièces « variées », « contrastées » et familières aux oreilles des mélomanes. Certaines accorderont plus de place au violoncelle de David Ellis, d’autres permettront au piano de Jacinthe Couture de se retrouver à l’avantplan, mais toutes mettront en valeur l’heureux mariage entre les instruments.

Chacun apporte beaucoup à l’autre au sein du duo, fait valoir la pianiste, à commencer par un regard différent sur la musique. Lui l’a étudiée au Curtis Institute de Philadelphie ; elle, à l’université de l’indiana à Bloomington, où l’un de ses professeurs de piano lui disait justement que jouer ainsi à deux, c’est « laisser aller un peu une partie de soi-même, pour gagner une nouvelle partie ».

L’ENDROIT IDÉAL

Et la chapelle Saint-cyriac de Lac-kénogami, où Jacinthe Couture et David Ellis se sont déjà produits, mais jamais ensemble, semble l’endroit tout indiqué pour cet échange.

« Le lieu est tellement formidable, tellement extraordinaire », laisse tomber l’une.

« C’est un endroit idyllique pour les concerts, à côté du lac. Il y a toujours un public enthousiaste et content de nous voir. On se sent le bienvenu dans cette atmosphère-là », d’ajouter l’autre.

Là où les deux musiciens se rejoignent encore, c’est sur le choix du programme, qui emprunte à plusieurs époques, du classique au romantique. Mais surtout sur le bonheur de le jouer ensemble.

Car s’ils ont souvent performé côte à côte par le passé, notamment lors de spectacles donnés par les professeurs entre les murs du Conservatoire de musique de Saguenay, où ils préparent d’ailleurs leur prochain concert, c’est seulement depuis l’an dernier qu’ils forment un véritable duo, à travers des récitals complets. Et qu’ils en découvrent tout le plaisir.

« On avait déjà une base, mais là, on voit qu’on construit vraiment une complicité. Je trouve que j’ai de la chance de pouvoir encore jouer, d’avoir un partenaire comme David. Le public, ici, est extrêmement accueillant et chaleureux. C’est un bonheur de partager les oeuvres qu’on aime. Moi, c’est ça qui me fait plaisir », conclut Jacinthe Couture.

Le spectacle du duo sera présenté le dimanche 22 mai, à 14 h, à la chapelle Saint-cyriac. Les billets, au coût de 30 $, peuvent être réservés par téléphone, au 418 695-5220 (Lise Hubert), 418 542-0186 ou 418 548-7077, ou par courriel, au concertssaintcyriac@gmail.com.