L’ENTRAIDE, HÉRITAGE PANDÉMIQUE

La pandémie a eu divers effets sur les personnes anxieuses, et au printemps 2020, Phil Roy n’a pas été épargné.

« Il y a différents types d’anxiété. Il y a l’anxiété de performance, l’écoanxiété... Moi, c’est l’inconnu qui me rend anxieux, alors dans les débuts de la pandémie, j’en ai beaucoup vécu. Mais elle s’est quand même rapidement dissipée. Après, l’anxiété a été remplacée par la forte envie de pouvoir refaire ce que j’aime le plus au monde, c’està-dire monter sur scène. »

Pendant que tous les lieux de diffusion étaient fermés, Phil Roy a eu l’idée de créer et de financer une salle virtuelle de spectacle, le Wifi Comédie Club. « On a fait plus de 250 spectacles en ligne. On a dénombré 26 000 connexions uniques et là, je ne te parle pas des gens qui se sont branchés deux ou trois ou quatre fois. »

« À la fin des représentations qui étaient offertes gratuitement, on passait le chapeau virtuel et on a remis une portion des profits aux banques alimentaires. Ce sont des milliers de repas que les gens ont offerts en échange des prestations. Ç’a été une façon de se rendre mutuellement service, moi, j’avais besoin de faire des shows et il y avait des gens dans le besoin qui avaient perdu leur job et pour qui la PCU (prestation canadienne d’urgence) n’était pas suffisante. On a fait oeuvre utile », se réjouit l’humoriste.

Il ajoute que tous les profits des ventes d’articles promotionnels de son nouveau spectacle vont à l’organisme Les Perséides, qui vient en aide aux gens qui vivent un deuil périnatal.

« Ma conjointe et moi, on a vécu beaucoup d’embûches quand on a décidé de devenir parents et on a eu du soutien. Pour moi, c’est important d’en parler, car le deuil périnatal ou l’infertilité, c’est quand même assez tabou. »

La pandémie a aussi eu un impact sur sa relation à l’autre.

« Au lieu de faire un petit hochement de tête sans signification à mes voisins, je m’arrête et je leur jase. Mes voisins d’en haut sont devenus des amis avec qui j’entretiens une relation. »

« C’est le temps maintenant d’aller vers l’avant, mais je pense qu’il faut garder certaines choses apprises pendant la pandémie. Je pense à toute l’entraide qui s’est manifestée et l’idée qu’on doit tous travailler ensemble pour s’en sortir. C’est pas parce que la pandémie se termine qu’on ne peut pas avoir d’autres projets à réaliser ensemble. C’est beau et j’ai envie de continuer de cette façon. »