LeQuotidienSurMonOrdi.ca

On est là

Janick Meunier, directrice générale du Service de travail de rue de Chicoutimi

Pour une deuxième année consécutive, l’association des travailleurs et travailleuses de rue de Québec (ATTRUEQ) se joint au Regroupement des organismes communautaires québécois pour le travail de rue (ROCQTR) afin de tenir, du 16 au 22 mai, la Semaine du travail de rue.

Aller dans les milieux de vie des gens, écouter, accompagner, référer, effectuer de la prévention, sensibiliser, s’adapter aux diverses réalités rencontrées. Voilà ce que font les plus de 300 travailleurs de rue présents au Québec. Possédant plus de 40 ans d’expertise, ils effectuent 70 000 interventions annuellement, pour rejoindre une population qui est souvent en rupture sociale.

Le Saguenay–lac-saint-jean compte cinq organismes en travail de rue. Une trentaine d’intervenants sont disponibles afin de sillonner rues, parcs, écoles, bars, squats et autres lieux. On les reconnaît souvent par leur sac à dos, porté fièrement, qui est à prime à bord un outil essentiel pour effectuer leur travail.

Réduction des méfaits, autonomisation, respect du rythme, ouverture, flexibilité d’horaire, adaptation. Les travailleurs de rue sont des intervenants pivots qui offrent des services gratuits, confidentiels et anonymes.

La Semaine du travail de rue est un moment important pour reconnaître le travail effectué par ces intervenants. Un travail qui est souvent ignoré et qui comporte son lot de difficultés.

Les travailleurs de rue vivent au quotidien avec la complexité que peut apporter la misère sociale. Les deux dernières années de pandémie ont augmenté les différentes problématiques sociales, mais les travailleurs de rue restent, comme avant cette pandémie, les acteurs de première ligne auprès d’une population dite marginalisée.

Itinérance, dépendances, problème au niveau de la santé mentale, prostitution, exploitation sexuelle et bien d’autres réalités font partie du quotidien d’un travailleur de rue, qui fait tout pour créer un lien significatif avec des gens qui ont souvent perdu confiance en eux, aux autres et en la vie. Parfois, nous sommes confrontés à des jours plus difficiles – décès, surdoses, maladies, séjours en détention.

Nous travaillons auprès d’êtres humains qui ont un bagage de vie impressionnant. Pour certains, entendre ces histoires de vie serait beaucoup trop difficile. Mais n’oublions pas qu’avant chaque histoire, la personne reste une personne à part entière. Et le travailleur de rue est aussi un être humain vivant différentes émotions devant les drames dont il est témoin.

Heureusement, les travailleurs de rue savent reconnaître chaque petit pas. Ces petits pas n’appartiennent pas au travailleur de rue, qui a su offrir des services aux personnes rencontrées. Ils appartiennent à la personne qui s’est mobilisée, qui a su s’ouvrir à l’intervenant, prendre sa réalité en main, afin d’avancer vers l’objectif qu’elle s’est elle-même fixé.

Ça ne nous appartient pas, mais c’est quand même ça, notre plus belle paie.

SPIRITUALITÉ

fr-ca

2022-05-14T07:00:00.0000000Z

2022-05-14T07:00:00.0000000Z

https://lequotidien.pressreader.com/article/282540136934981

Groupe Capitales Media