LeQuotidienSurMonOrdi.ca

«CRÉER DES DIALOGUES ENTRE LES BÂTIMENTS»

FÉLIX LAJOIE flajoie@lesoleil.com

«Il faut savoir ce qu’on veut souligner dans le décor, parce que l’architecture c’est l’occasion d’aller capter des éléments dans le paysage pour ensuite les magnifier

Le métier d’architecte ne consiste pas seulement à dessiner des plans, il oblige aussi à réfléchir sur la relation entre l’humain et la matière. Jérôme Lapierre, architecte natif de la capitale, garde toujours cela en tête et c’est entre autres ce qui lui a permis d’obtenir le Prix Relève 2022 décerné par l’ordre des architectes du Québec.

En 2014, il avait déjà reçu le prix de Rome en architecture-début de carrière, décerné par le Conseil des arts du Canada. Il était — et il est toujours — le seul francophone à avoir reçu cette prestigieuse distinction.

En plus de recevoir une bourse de 35 000 $, cela lui avait permis de faire un stage d’un an chez Gehl Architects à Copenhague, au Danemark. Il y est également retourné par la suite pour y travailler.

Il a ensuite intégré le réputé Atelier Pierre Thibault, qu’il a quitté en 2020 afin de mettre sur pied sa propre firme d’architecture tout en affrontant la pandémie. En entrevue avec Le Mag, Jérôme Lapierre admet avoir eu un début de carrière assez «fulgurant».

Maintenant âgé de 34 ans, on lui remet un prix «relève»?

Dans le domaine de l’architecture, il y a plusieurs échelons à gravir.

Rares sont ceux qui atteignent si rapidement le poste de chef d’atelier dans une boîte prestigieuse avant d’être architecte patron de sa propre firme. C’est pour cela que le prix est réservé aux architectes qui ont intégré l’ordre depuis moins de 10 ans, selon lui.

«On pourrait penser que c’est remis à des architectes qui sortent de l’école, mais c’est un prix qui souligne une pratique établie et reconnue dans un début de carrière», explique l’architecte natif de Beauport.

Fraîchement établie sur la rue Crémazie Ouest, la firme Jérôme Lapierre Architecte se spécialise dans les projets résidentiels. M. Lapierre est appuyé par Gabriel Demeule et Vincent Foster, deux jeunes architectes tout aussi passionnés que lui.

RELATION ENTRE L’HUMAIN ET LA MATIÈRE

Afin de créer des espaces réussis au point de vue architectural, Jérôme Lapierre soutient que l’architecte doit tenir compte de plusieurs aspects. Le premier est de créer des espaces à échelle humaine.

«On essaie toujours de fragmenter l’architecture pour qu’elle soit à échelle humaine, il faut qu’elle soit le plus proche du corps possible, pour ne pas que ce soient des bâtiments trop imposants et ostentatoires», explique M. Lapierre.

Il est aussi nécessaire de «créer un dialogue» entre la nouvelle structure et le paysage dans lequel il s’insère, que celui-ci soit naturel, urbain, ou encore composé d’un mélange des deux.

«Il faut savoir ce qu’on veut souligner dans le décor, parce que l’architecture c’est l’occasion d’aller capter des éléments dans le paysage pour ensuite les magnifier», précise-t-il.

Lorsque l’architecte met en place ce «dialogue» entre les éléments, sa création et ses éléments modernes peuvent s’intégrer rapidement dans n’importe quel décor.

Finalement, il faut aussi avoir une ligne directrice du début à la fin, pour donner vie au concept et à la vision élaborée au départ. «C’est sûr que le client nous apporte ses besoins, puis on les intègre à travers le projet, mais il faut que la ligne directrice soit très forte et que sa réalisation soit claire et précise», note l’architecte.

AMÉLIORER LA SOCIÉTÉ À TRAVERS L’ARCHITECTURE

— Jérôme Lapierre

Un autre aspect de son début de carrière qui lui a permis de recevoir le Prix Relève 2022 est l’implication sociale dont a fait preuve M. Lapierre jusqu’à maintenant.

Il est notamment chargé de cours à l’université Laval, et il a également participé il y a quelques années à l’élaboration des Lab-écoles.

«J’ai toujours eu à coeur le fait de m’impliquer, mais j’ai toujours eu la volonté de vulgariser aussi. On voit de plus en plus que les gens prennent conscience de la valeur ajoutée de l’architecture et qu’ils ont une meilleure compréhension de son importance», conclut le prolifique architecte.

SALON DE COIFFURE CHEZ MARCUS

Situé sur une rue Saint-joseph pleine de vie, le Salon de coiffure Chez Marcus donnait l’occasion à l’architecte de repousser les limites entre l’espace public et privé. Ainsi, la présence de céramique à l’intérieur rappelle les briques du pavé à l’extérieur. La porte de garage, qui est ouverte par temps chaud, permet aussi d’effacer la limite entre le salon et l’espace public.

RÉSIDENCE DU LACKÉNOGAMI

Faite sur le long avec un immense balcon, la résidence du Lackénogami permet d’observer le plan d’eau sur toute sa longueur. Alliant les teintes de bois naturels et de noir, les couleurs intérieures viennent s’agencer avec le paysage luxuriant de verdure. Le rez-dejardin, qui donne accès au lac par un petit sentier, permet d’entrer directement en contact avec la nature.

MAISON DE PLAGE CHAMBORD

Prenant place aux abords du Lacsaint-jean, à Chambord, la Maison de Plage offre une luminosité sans pareil. Avec ses murs complètement vitrés, il est possible de prendre un bain de soleil dans presque toutes les pièces. L’effet d’aire ouverte est réussi : les occupants ont l’impression d’avoir les deux pieds dans le sable alors qu’ils sont confortablement assis dans le salon.

TOIT & MOI

fr-ca

2022-05-14T07:00:00.0000000Z

2022-05-14T07:00:00.0000000Z

https://lequotidien.pressreader.com/article/282694755757637

Groupe Capitales Media