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CONFUSION COVID ET AUTRES MÉSAVENTURES

jonathan.custeau@latribune.qc.ca JONATHAN CUSTEAU CHRONIQUE

Passeport, preuve de vaccination, test COVID négatif s’il vous plaît ! À l’aéroport Montréaltrudeau, au comptoir de Turkish Airlines, le laïus était devenu un automatisme. Sauf que moi, il m’a donné cinq secondes de sueurs froides. Ni la Turquie, où je faisais escale, ni les Émirats arabes unis, où je me dirigeais ensuite, n’exigeaient de test COVID...

L’employé de la compagnie aérienne a froncé les sourcils un instant, pianoté sur son clavier. Cinq, dix, douze secondes d’éternité.

« C’est bon ! » qu’il a décliné. Fiou ! Déjà que j’entretiens continuellement la peur d’avoir oublié mon passeport, il faut ajouter cette crainte d’avoir négligé une vérification d’usage liée à la COVID. Et bien entendu, quand une compagnie couvre des dizaines, voire des centaines de destinations, il est impossible de connaître par coeur les restrictions de chacun des gouvernements.

Si les exigences d’entrée de plusieurs pays ont changé dans les dernières semaines, il est toujours prudent de consulter les derniers renseignements disponibles sur les sites gouvernementaux pour éviter d’être pris au piège. C’est ce que j’ai fait frénétiquement, aux deux heures environ, dans les semaines précédant mon départ pour Dubaï. J’imaginais bien qu’on laisserait tomber les tests COVID obligatoires aux Émirats. Une fois la nouvelle confirmée, j’ai cru partir l’esprit en paix. Mais non !

Une fois à Dubaï, je me suis mis à rêver du pays voisin, Oman, beaucoup moins connu des touristes. Un trajet économique en autobus public permet d’atteindre la capitale, Muscat, après une escapade nocturne d’environ sept heures. Si elle permet d’économiser en argent, cette option prendra plus de temps que l’avion ou la voiture, notamment à la frontière, où tous les passagers devront descendre et présenter leur passeport.

Pas de bol ! Les autocars en question avaient éteint leur moteur au début de la pandémie et n’avaient pas encore repris du service. Une compagnie privée avait pris le relais, mais avec un horaire de jour beaucoup moins intéressant. J’ai choisi de passer.

Le plan B consistait à louer une voiture, même si, à la dernière minute, il devenait difficile d’obtenir un tarif compétitif. Surtout pour passer la frontière avec une voiture de location, il faut s’assurer d’ajouter une assurance supplémentaire qui couvrira le véhicule dans deux pays. Si les différents guides et sites Internet laissent entendre qu’il est possible d’acheter cette couverture à la frontière, mieux vaut régler l’enjeu avant même de prendre la route.

Mais voilà, à notre hôtel, on nous recommandait des vérifications supplémentaires : Oman n’exigeait plus de tests pour les arrivées aériennes... mais croyait encore aux risques de contagion par la route. Les tests PCR étaient encore exigés aux frontières terrestres, qu’on nous disait.

Va pour le plan C : utiliser les points de ma carte de crédit pour me payer le luxe d’un vol courte distance.

Le matin du départ, paranoïa oblige, j’ai repassé ma liste de précautions. Les passeports en règle, les consignes COVID n’ayant pas changé pendant la nuit, il ne restait que la question des visas, loin d’être complètement claire.

Pour un Canadien, il est possible d’obtenir un visa électronique en ligne ou un visa à l’arrivée pour un séjour de plus de deux semaines.

Pour 14 jours ou moins, à condition d’avoir un vol de retour et une réservation dans un hôtel, le visa ne semblait pas nécessaire. C’est du moins ce que stipulait le site du ministère des Affaires étrangères d’oman, qui a dressé une liste de 103 pays dont les ressortissants sont exemptés de visa pour un court séjour. Parmi les 103 pays : le Canada, bien sûr, et le Mexique, d’où provenait mon compagnon de voyage. L’objectif : relancer le tourisme.

Non satisfait des renseignements obtenus en ligne, j’ai validé par téléphone auprès de la compagnie aérienne, avec laquelle je n’avais jamais volé auparavant, pour éviter d’être refoulé avant même que l’avion déploie ses ailes. Pourtant...

Il semble que la liste des 103 pays n’a jamais fait son chemin jusqu’au système informatique des compagnies aériennes.

À l’aéroport, on m’a informé que je devrais obtenir un visa à l’arrivée en terre omanaise, tout en refusant l’embarquement à mon partenaire de route.

Le passeport canadien ouvre visiblement plus de portes que celui du Mexique. Et le site du ministère des Affaires étrangères ? Pas un bon argument, a statué l’employé au comptoir. « Il n’est probablement pas à jour... » Réponse étonnante en temps de COVID, alors que les règles changent presque quotidiennement.

Pirouettes, insomnie et autres cabrioles ont convaincu un autre transporteur d’embarquer le Mexicain sans autres conditions.

Surprise, à l’aéroport de Muscat, les douaniers n’ont exigé aucun visa, ni pour moi ni pour lui. Allez savoir quelle règle devait réellement s’appliquer.

Quoique les pépins aient continué de s’accumuler pendant les six jours au Sultanat d’oman, le hasard nous a fait rencontrer les deux mêmes globe-trotteuses à trois occasions différentes. Suivant un itinéraire presque identique au nôtre, elles avaient loué une voiture à Dubaï, jugeant cette option plus économique.

Le comble ? Aucun test COVID n’était exigé à la frontière terrestre.

La morale de cette histoire : en temps de COVID, mieux vaut prévoir quelques rebondissements.

TOIT & MOI

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2022-05-14T07:00:00.0000000Z

2022-05-14T07:00:00.0000000Z

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