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EMBRASSER LA NORDICITÉ

SORTIE PRENDRE L’AIR

isabelle.pion@latribune.qc.ca CHRONIQUE ISABELLE PION

Il y a ceux qui visitent Kuujjuaq le temps d’un, deux ou trois contrats. D’autres, comme Isabelle Dubois, qui y déposent leurs valises… pour ne plus repartir. Le passage de cette Bromptonvilloise d’origine ne devait être qu’une parenthèse dans son parcours ; il aura finalement marqué toute la suite.

C’est un voyage de presse qui lui a fait découvrir cette contrée que si peu de Québécois connaissent. Avant d’y débarquer, elle avait notamment travaillé au Montagnes Magazine, en France.

Même les pieds ancrés encore au sud, Isabelle montrait un intérêt pour la nordicité depuis longtemps, raconte celle qui se passionnait déjà pour le traîneau à chiens avant d’arriver dans le nord.

« Ça m’a toujours intéressée, la culture des Inuits. Je voulais vraiment aller dans le Grand Nord : je pensais qu’il fallait être professeure ou infirmière pour trouver une job ici, ce qui est à peu près vrai dans les plus petits villages parce qu’il n’y a pas vraiment d’autres emplois pour les Blancs […] Je m’étais même inscrite en anthropologie des Inuits. Je me suis dit : je suis qui, moi, pour étudier les gens ? Je trouvais que ce n’était pas éthique d’être une personne qui étudiait des gens. »

Plutôt que de découvrir leur culture sur les bancs d’école, elle l’a vécue au quotidien.

De journaliste pigiste à coordonnatrice marketing pour Tourisme Nunavik, Isabelle Dubois vit là-bas depuis maintenant 22 ans, alors qu’elle ne devait y être que pour un court séjour. Un intervalle qui lui a permis de se rendre à la chasse aux caribous avec un ami… et de rencontrer, du même coup, celui qui allait devenir le père de sa fille.

Pendant une heure trente, j’écoute Isabelle me raconter le Nunavik comme si j’y étais. Ce périple aux monts Torngat qui se terminera par un blizzard de quelques jours, ces liens tissés avec un couple inuit qui l’a hébergée pendant sa pause forcée ; sa passion pour la course de traîneaux à chiens.

Une contrée de toundra sauvage avec des montagnes spectaculaires, où l’on peut voir la plus grande migration de caribous.

C’est en ces mots que Tourisme Nunavik décrit son territoire, où l’on retrouve aussi le mont d’iberville, le plus haut sommet de la province avec ses 1646 mètres.

UNE TERRE EXOTIQUE AU QUÉBEC

Le territoire n’est pas relié au réseau routier, de sorte que l’on ne s’y rend que par avion.

« C’est une région encore méconnue de beaucoup de Québécois. C’est presque comme un autre pays à l’intérieur du Québec. Le paysage est tellement différent, c’est dépaysant à fond, et la culture est tellement différente de ce qu’on connaît… Quand tu voyages ici, tu as l’impression de voyager ailleurs dans le monde. Si on avait été ouvert pendant la pandémie, ça aurait été une destination de choix pour avoir un peu d’exotisme… C’est vraiment un ailleurs dans l’arrière-cour du Québec… » décrit Isabelle, en rappelant que la région représente le tiers nord de la province. Elle fait allusion au fait qu’en raison du contexte sanitaire, les vols ont été momentanément permis pour seulement certains critères, comme des raisons médicales.

On y vient pour l’un des quatre parcs nationaux, dont le parc national Tursujuq, le plus grand de la province, pour le cratère de Pingaluit (un cratère météoritique dans le parc du même nom) … et pour la culture inuit, m’énumère encore Isabelle.

Il faut prévoir quelques milliers de dollars pour les différents forfaits, que ce soit pour observer les aurores boréales, aller en randonnée ou à la pêche et à la chasse avec des guides locaux. Le caractère sauvage fait néanmoins rêver… tout autant qu’un safari en Afrique du Sud.

« L’expérience, en gros, c’est le territoire spectaculaire, la faune arctique, mais aussi la culture des Inuits, qui est encore bien vivante. »

Et puis, me rappelle Isabelle, les gens savent peu que c’est l’endroit au Québec où on peut apercevoir des ours polaires. On en a aussi vu un en Gaspésie récemment, mais ça, c’est une autre histoire.

VOYAGES

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2022-05-14T07:00:00.0000000Z

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