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LA SAISON DES INSECTES DÉCORTIQUÉE

GABRIELLE SIMARD gsimard@lequotidien.com

Les insectes prennent possession des forêts, des villes et des cours arrière en même temps que la chaleur. Le Saguenay–lac-saintjean n’échappe pas à la saison des bibittes et l’entomologiste Robert Loiselle a plusieurs explications, conseils et astuces en lien avec ces petits êtres vivants qui dégoûtent plusieurs personnes.

D’abord, l’impression que les longicornes de l’épinette noire, appelés par certains « barbeaux à lanterne », sont de plus en plus nombreux semble s’être répandue un peu partout. Robert Loiselle a deux hypothèses quant à cette idée. Lui-même amené à travailler en nature, l’entomologiste remarque en effet la présence de ces insectes à longues cornes.

Il explique qu’il est possible, dans un premier temps, que la tordeuse des bourgeons de l’épinette, reconnue pour affaiblir les arbres, offre un environnement propice à la reproduction des longicornes. En effet, en attaquant les arbres, la tordeuse facilite l’attaque des longicornes, qui peuvent ainsi se reproduire en pondant des oeufs à l’intérieur de la fibre du bois. Sa deuxième hypothèse revient à penser que la météo clémente des dernières semaines a amené les gens à se retrouver dehors. « On a parfois l’impression qu’il y a plus d’insectes, mais c’est possible que ce soit parce que les gens profitent plus de l’extérieur qu’à l’habitude. Lors du premier été de la COVID-19, les gens sortaient plus dans leur cour arrière et en restant à la maison, ils voyaient plus d’insectes chez eux », explique Robert Loiselle.

Selon lui, la population déteste particulièrement le longicorne en raison de sa physionomie, de sa couleur noire et de ses longues antennes.

« Il n’est pas dangereux, mais il est important de ne pas tenir le longicorne de l’épinette dans sa main, car il peut pincer. La larve se développe dans la fibre de bois et sort du tronc, ce qui veut dire qu’il a la capacité de mordre », simplifie le spécialiste.

LES GUÊPES DE SABLE

Les guêpes de sable, aussi appelées guêpes fouisseuses, ont fait les manchettes dans les dernières semaines. Remarquée par la population d’alma dans les parcs, puis de Métabetchouan-lac-à-la-croix, cette guêpe reste, selon le spécialiste des insectes, très peu agressive. « Ç’a été une surprise pour moi, puisqu’elles ne sont généralement pas problématiques. Elles sont d’ailleurs très utiles. Elles capturent plusieurs insectes nuisibles et pollinisent les fleurs en allant chercher le sucre nécessaire à leur vol », avance-t-il.

En effet, les guêpes de sable capturent et paralysent les insectes nuisibles, puis les transportent dans les galeries souterraines de

«On a parfois l’impression qu’il y a plus d’insectes, mais c’est possible que ce soit parce que les gens profitent plus de l’extérieur qu’à l’habitude.»

— Robert Loiselle

sable, permettant ainsi de nourrir les larves qui deviendront adultes l’été suivant.

L’entomologiste se fait rassurant : les guêpes de sable ne s’en prennent à l’humain que lorsqu’elles sont provoquées.

UN PORTRAIT STABLE

De manière générale, la tendance dans le monde des insectes reste stable. Mis à part les perce-oreilles et la larve de hanneton, qui se sont répandus il y a déjà plusieurs années, Robert Loiselle ne remarque pas l’apparition de nouvelles espèces. « Il y a évidemment la tique à pattes noires transmettant la maladie de Lyme, mais ce n’est pas un insecte. Ça fait partie de la famille des acariens », précise l’entomologiste.

Afin d’éviter tout contact avec la tique à pattes noires, il conseille, si quelqu’un doit se promener directement dans la végétation, de porter des pantalons rangés dans des chaussettes. L’entomologiste ajoute que les gens n’ont pas à craindre la tique en se promenant dans des parcs urbains, puisque les tiques ne sautent pas et ne volent pas. Le risque est présent uniquement lors d’un contact avec la végétation.

Si certaines personnes s’attendaient à voir plus de moustiques qu’à l’habitude cet été, l’absence de grandes masses d’eau lors de la fonte de la neige a permis d’éviter le phénomène, soulève M. Loiselle.

Par ailleurs, l’expert conseille à la population de surveiller les guêpes qui fabriquent des nids à papier. Les temps chauds et la fin de l’été augmentent les chances que les nids grossissent.

Cependant, il soutient qu’il n’est pas nécessaire de s’attaquer au nid, s’il ne se trouve pas dans un endroit problématique, par exemple près d’une porte ou d’un balcon, et si personne n’en est allergique. Les temps froids feront le travail à la fin de l’été.

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