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500 $ ? MERCI, MAIS NON MERCI !

ÉMILIE PELLETIER epelletier@lesoleil.com

La hausse de l’inflation nous affecte tous et de toutes parts. Le Soleil et SOM ont mené un grand sondage pour mesurer l’état d’esprit des Québécois sur l’augmentation des prix à la consommation qui sévit depuis plusieurs mois. Voici vos solutions contre l’inflation.

Inquiets de la hausse du coût de la vie, des taux hypothécaires, des prix de l’essence et de l’épicerie, les Québécois souhaitent voir le gouvernement du Québec intervenir sur plusieurs fronts pour contrer les impacts de l’inflation sur leur portefeuille. Et un deuxième chèque de 500 $ dans leurs poches est loin d’être leur priorité.

« “Le gouvernement doit s’en occuper ! ” C’est souvent ça qu’on entend, c’est un réflexe qui est ancré chez beaucoup de personnes », constate le viceprésident et chef de la stratégie d’affaire de la firme de sondages SOM, Éric Lacroix.

Tandis que leurs poches se vident, les Québécois espèrent une solution plus tôt que tard. Solution qui devrait provenir d’en haut, selon la majorité des personnes sondées par la firme SOM pour Le Soleil.

Pas de l’au-delà, mais bien du gouvernement du Québec. À l’aube des élections provinciales de l’automne, les yeux sont rivés vers ceux qui formeront le nouveau gouvernement, au lendemain du 3 octobre.

Ils sont en effet 77 % à remettre entre les mains de Québec leurs économies, pensant qu’il devrait « probablement », voire « certainement », intervenir pour limiter les effets de l’inflation. Et plus le ménage compte de personnes, plus cette intervention est souhaitée, révèlent les résultats du coup de sonde mené auprès de 1147 répondants de partout dans la province.

Toute la semaine, Le Soleil est allé à la rencontre de Québécois afin de discuter des conséquences de la hausse soudaine du coût de la vie sur leur portefeuille. La courbe vers le haut des prix de l’essence, de l’épicerie et des taux hypothécaires n’est pas sans inquiéter la vaste majorité. À 87 %, ils se disent « assez » ou « très » préoccupés par l’inflation en général. Le prix des aliments à acheter pour garnir le garde-manger alarme encore plus.

« La tendance au Québec, et ce n’est pas juste dans ce sondagelà, c’est qu’on élit des gouvernements qui sont interventionnistes par définition, affirme M. Lacroix. C’est la proposition politique que la majeure partie des partis politiques met sur la table et les gens adhèrent à ça, donc ce n’est pas surprenant de voir qu’il y a les trois quarts des gens qui souhaitent que le gouvernement du Québec intervienne. »

LE 500 $, PAS UNE PRIORITÉ

Tous les partis politiques en lice se sont déjà engagés, s’ils sont élus, à aider la population québécoise à faire face au coût de la vie qui ne cesse d’augmenter. Les propositions s’avèrent nombreuses, à deux mois du scrutin de l’automne, mais les principaux concernés ont aussi leur propre avis sur la question.

Invités à identifier trois priorités parmi une liste de neuf actions qu’ils voudraient voir le gouvernement entreprendre afin de remédier aux effets de l’inflation sur leur budget, les répondants au sondage SOM-LE Soleil sont loin d’être emballés par un deuxième chèque de 500 $ versé aux Québécois avec un revenu annuel de 100 000 $ ou moins. Seule une personne sur cinq le considère comme une priorité.

Le premier ministre François Legault et la Coalition avenir Québec (CAQ) s’y étaient pourtant engagés à trois mois du déclenchement de la campagne électorale. Dans l’optique où ils étaient reportés au pouvoir, cette aide financière pourrait être livrée d’ici la fin de l’année, avait promis M. Legault.

À l’inverse, les personnes sondées placent ex aequo deux mesures comme solutions potentielles : une réduction de la taxe provinciale sur le prix de l’essence et une baisse des impôts.

Chacune récolte 44 % des votes, soit un peu plus qu’une loi qui limiterait le prix de certains produits de consommation courante. Sans en faire une promesse formelle, le gouvernement Legault n’a pas fermé la porte, dans les derniers mois, à réduire l’impôt sur le revenu au cours d’un prochain mandat.

Signe que l’essence s’inscrit comme une préoccupation pour quatre personnes sur cinq, l’imposition d’une limite à la marge de profit des raffineurs de pétrole s’élève aussi parmi les réponses prisées.

Mais comme les compagnies ne sont pas d’ici, « on ne sait pas trop s’ils ont vraiment une prise là-dessus [...] ce n’est pas évident comment ça pourrait s’articuler, analyse le sondeur Éric Lacroix. Par contre, geler le tarif d’hydroquébec [une priorité pour un peu plus du tiers des gens], c’est quelque chose qui serait tout à fait à la portée du gouvernement ».

Mais pourquoi le 500 $ semble si peu désiré ?

La tendance au Québec [...] c’est qu’on élit des gouvernements qui sont interventionnistes [...] Ce n’est pas surprenant de voir qu’il y a les trois quarts des gens qui souhaitent que le gouvernement du Québec intervienne.

— Éric Lacroix

Cette mesure « extrêmement coûteuse », d’après Éric Lacroix, n’aurait pour seul effet que de mettre « de l’huile sur le feu » en stimulant la consommation et en perpétuant l’inflation. Pas étonnant, dit-il, qu’en tant que priorité, le chèque soit ainsi relégué au septième rang sur neuf.

La gratuité du transport en commun et l’aide à l’achat d’un véhicule électrique s’inscrivent comme les plus impopulaires interventions parmi celles proposées.

BEAUCOUP DE PROMESSES

Le gouvernement de la Coalition avenir Québec ne se mouille pas à savoir quelles solutions il compte mettre de l’avant. Il se refuse à dévoiler des éléments de sa plateforme non connus à ce jour, assurant cependant être « conscient que les Québécois sont fortement touchés et préoccupés par l’inflation et par la hausse des prix dans plusieurs secteurs de l’économie », a indiqué au Soleil l’attachée de presse du premier ministre, Nadia Talbot, lorsque questionnée sur les engagements de sa formation face à la hausse du coût de la vie.

Au même titre que les autres partis, constate-t-on, il semble que « l’inflation sera une énorme priorité » en vue de la prochaine campagne électorale, assure-t-elle.

Le Soleil a d’ailleurs colligé en un tableau (en page 21) les engagements connus des cinq principales formations politiques, parmi les interventions sur lesquelles se sont prononcés les répondants au sondage SOM-LE Soleil.

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2022-08-06T07:00:00.0000000Z

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