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ENJEU « INCONTOURNABLE » DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE

OLIVIER BOSSÉ obosse@lesoleil.com

La lutte à l’inflation et surtout les solutions des partis constitueront un enjeu central de la campagne électorale québécoise qui s’amorce. Le premier ministre François Legault devra se défendre sur ce terrain, même si la faute ne lui revient pas, souligne un économiste consulté par Le Soleil.

« Ça va être un incontournable, mais le débat ne sera pas, en partie, au bon endroit. Ce n’est ni la faute à Trudeau ni à Legault. Mais il va falloir faire quelque chose, particulièrement pour les moins fortunés qui ont besoin d’un coup de pouce », fait valoir le stratège en chef et économiste principal chez ia Groupe financier, Sébastien Mcmahon.

Le débat s’ouvre sur la stratégie à adopter pour soulager les consommateurs. La situation économique actuelle accélère la réflexion entre Québécois, déjà entamée avec « l’effacement de l’axe souverainiste-fédéraliste » depuis quelques années, selon le politologue Éric Montigny.

« Tout le pouvoir d’achat, dans le contexte économique présent, ça devient un enjeu émergent pour la campagne », analyse le professeur du département de science politique de l’université Laval. « Mais il est trop tôt pour savoir si ce sera une question de l’urne ou pas. Traditionnellement, quand on a sondé sur l’importance des enjeux politiques au Québec, la santé arrive toujours en premier. »

« Certains partis politiques ont placé la baisse d’impôt au centre des engagements qu’ils vont prendre en campagne. Mais ça s’inscrit dans l’émergence d’un nouveau clivage plus porteur pour l’électorat que le débat de l’indépendance. Le débat gauche-droite sur l’intervention de l’état, sur la fiscalité au Québec », explique M. Montigny.

Les deux experts distinguent les moyens ponctuels que peut choisir de prendre un gouvernement, comme l’envoi d’un chèque de 500 $, des interventions plus permanentes, comme des baisses d’impôt.

Mais l’économiste Mcmahon insiste sur l’importance de bien cibler ces interventions. « La classe moyenne va toujours être contente d’avoir de l’aide, mais je ne suis pas certain que le besoin soit aussi criant. »

Sur le chèque de 500 $, « ceux qui sont mieux nantis réalisent que ça ne changera pas grandchose dans leur vie. Et les gens qui sont moins fortunés réalisent que 500 $, c’est bien, mais ils ont besoin de plus que ça. Il y a un vrai signal là ! On a besoin de quelque chose, mais il faut faire la bonne affaire », souligne-t-il.

Malgré la suspension de la taxe provinciale sur l’essence en Alberta, le 1er avril, le litre s’y payait quand même 1,95 $ à la pompe, en juin. « Ça donne un coup de pouce, mais ça ne change pas le monde. Ce ne sont pas des mesures généreuses et larges comme ça qu’il faut, ce sont des mesures ciblées pour ceux qu’on sait qui en ont besoin », résume M. Mcmahon.

L’économiste d’industrielle Alliance prédit une décroissance prochaine du taux d’inflation et un retour autour de 3 % pour la fin de 2023. L’indice des prix à la consommation (IPC) dépassait 8 % en juin, un sommet en 40 ans.

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2022-08-06T07:00:00.0000000Z

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