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GRAND PRIX DE TROISRIVIÈRES : CAMIRAND ET LACROIX ÉTABLIS FAVORIS

SYLVAIN MAYER ET STÉPHANE LESSARD louis-simon gauthier ls.gauthier@lenouvelliste.qc.ca

Ceux présents cette année-là qui peuvent encore en témoigner de nos jours le disent : l’édition du Grand Prix de Trois-rivières de 1976 constitue l’une des meilleures de sa longue histoire. Parce qu’un jeune Gilles Villeneuve a battu en Formule Atlantique, ce jour-là, des pilotes de Formule 1 comme Alan Jones (deuxième) et James Hunt (troisième), de futurs champions du monde. Quarante-six ans plus tard, les fils Villeneuve et Hunt marchent en quelque sorte sur les pas de leur père, alors qu’ils se retrouvent au GP3R en même temps.

Freddie Hunt, 35 ans, recevra ce week-end pour son père décédé l’honneur d’être intronisé au Temple de la renommée des Amis du Grand Prix. Ça peut paraître surprenant, James Hunt n’ayant foulé le sol trifluvien qu’une seule fois. Mais c’est lors de cette unique présence qu’il a changé le destin du clan Villeneuve. D’où son intronisation.

« Parfois, une carrière se décide sur une journée, sur un moment. Celui-là a été vraiment important pour Gilles, reconnaît Jacques. La course de 1976 de Trois-rivières était la plus importante de sa carrière à ce moment-là et il l’a gagnée. »

C’est grâce à cette victoire et sa nette domination devant des vedettes de la F1 venues visiter la Mauricie pendant une pause du championnat que Villeneuve a convaincu James Hunt, un athlète excentrique et charismatique qui livrait alors une bataille épique à Niki Lauda dans le championnat de F1. L’arrivée de Hunt à Troisrivières avait attisé les passions : les amateurs de courses n’en avaient que pour lui. Disons qu’il avait tout pour plaire.

Hunt servait d’éclaireur à l’écurie Mclaren au Québec. Le rapport fait à son retour en Europe aura été fort élogieux pour Villeneuve. Pour lui, la fierté de Berthierville venait de prouver qu’il méritait sa chance en F1. Cette opportunité se concrétisera en 1977 avec Mclaren, puis du côté de Ferrari. On connaît la suite.

« Je suis très fier de mon père pour ça », partage Freddie Hunt, qui découvre Trois-rivières pour la première fois cette semaine.

Lui-même pilote, il participera aux épreuves de la Coupe Nissan Sentra.

« Sans James, est-ce que Gilles Villeneuve serait devenu un pilote de F1 ? Serait-il devenu une légende du sport automobile ? Mon père avait beaucoup à perdre en vantant ses qualités à Mclaren, car c’est un milieu très compétitif. Il a été honnête, il a fait la bonne chose, même si Gilles aurait pu lui damer le pion. »

Pilote depuis ses 18 ans – il a été développé sur le tard – Freddie Hunt se considère comme un fan de Gilles. « Par son style de pilotage, il est l’une de mes idoles, mais je ne savais pas à quel point le rôle de mon père avait été aussi crucial dans l’avancement de sa carrière. Je l’ai appris en lisant un livre sur Gilles, lors d’un long voyage, il y a une dizaine d’années. »

Freddie Hunt a passé quelques heures au musée Gilles-villeneuve, jeudi. Il est même monté à bord de l’une des voitures de F1 pilotées par son idole.

Sa présence permet aussi de préparer un documentaire, Le Monaco d’amérique - Mémoires de circuits, relatant l’histoire du GP3R. À la tête de ce projet se trouvent Louis-charles Thiffault et Stéphane Choquette. Hunt est la première personne interviewée dans le cadre de ce projet.

partis trop tôt

Comme Gilles Villeneuve, qui a connu un destin tragique en piste à Zolder en 1982, James Hunt est parti trop tôt. Foudroyé par une crise cardiaque dans son sommeil en 1993, le champion du monde de F1 de la cuvée 1976 n’avait que 45 ans. Son fils était âgé de 5 ans.

« J’ai peu de souvenirs, je me rappelle surtout de sa voix », précise le Britannique, qui perpétue la tradition familiale en course automobile.

Il ressemble beaucoup à son père. « Je me le fais rappeler souvent, répond-il en riant. J’en apprends davantage sur lui depuis le début de ma carrière comme pilote. Je sais à quel point il était apprécié, comment il était spécial pour le sport de la Formule Un. »

Un peu comme Gilles. « J’aurais vraiment aimé les connaître. »

Freddie Hunt se promettait d’aller piquer une jasette avec Jacques Villeneuve, en fin de semaine à Trois-rivières.

« J’adorerais lui parler ! Je sais qu’il est encore très rapide en piste et qu’il coursera en série NASCAR. »

Villeneuve, de son côté, se souvenait de sa rencontre avec James Hunt, lors de l’arrivée de sa famille en Europe. « Oui, j’ai rencontré Hunt quand j’étais tout petit. C’est un souvenir important. J’espère avoir l’occasion de discuter avec Freddie. »

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2022-08-06T07:00:00.0000000Z

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