UN SEUL GAGNANT, PLUSIEURS PRÉTENDANTS

Ayant remporté chacun deux victoires sur les huit épreuves disputées jusqu’ici, Marc-antoine Camirand et Kevin Lacroix partent avec une légère avance aux yeux de plusieurs observateurs pour enlever les honneurs du 52e Grand Prix de Trois-rivières, dimanche aprèsmidi, en série NASCAR Pinty’s.

Les deux pilotes se retrouvent parmi les favoris après avoir mené respectivement pendant 672 et 220 tours jusqu’ici. Par contre, la lutte sera encore très serrée cette année. Aucun doute, le peloton est fort relevé. Au final, les spectateurs en seront gagnants.

Andrew Ranger (une victoire et 154 tours menés depuis le début du championnat) pourchasse Lacroix et Camirand, tandis que le champion en titre Louis-philippe Dumoulin, en quête d’une première victoire en 2022, visera un troisième triomphe lors de l’épreuve reine de stock-cars dans les rues de sa ville après ses conquêtes de 2014 et 2019.

À tous ces conducteurs de pointe s’ajoutent les Alexandre Tagliani (vainqueur du GP3R en 2021 et de 3 des 4 dernières éditions), Jeanfrançois Dumoulin, D.J. Kennington, Brandon Watson, Treyten Lapcevich et, bien sûr, Jacques Villeneuve, qui n’aura rien à perdre lors de son retour à Trois-rivières puisqu’il ne figure pas comme pilote régulier de la série.

Malgré ses succès encourus au fil des ans, Villeneuve n’a jamais remporté le Grand Prix de Troisrivières, comme le Grand Prix de Montréal d’ailleurs. Il en sera à sa septième participation cette année, après 1992, 1993, 2009, 2013, 2014 et 2018.

RDS2 diffusera la course des 60 Tours Rousseau Métal en direct (14 h). Il fera très chaud sur le site en fin de semaine, alors que la température ressentie pourrait frôler les 40 degrés Celsius.

NASCAR exigera de toutes les équipes un arrêt obligatoire pour l’essence avant le 50e tour. Les changements de pneus seront quant à eux optionnels, mais les équipes devront amorcer la course avec ceux utilisés durant la séance des qualifications.

ÇA BRASSE EN PISTE... ET DANS LES PUITS

Tous les pilotes, particulièrement ceux du Québec, rêvent de gagner le GP3R. On les comprend, celui-ci incarne l’événement phare de leur saison.

Environ 25 voitures batailleront sur le sinueux circuit, qui fait la vie dure aux freins et aux pneus. Avec ce nombre d’inscrits, nous pouvons nous attendre à quelques interruptions, ce qui provoque toujours des relances passionnantes. Ça joue souvent du coude, surtout en NASCAR.

Si ça risque de brasser en piste, ça brasse aussi dans les puits. Au cours des dernières heures, NASCAR a confirmé des pénalités de 12 points au classement à Camirand (pièces non réglementaires) et Tagliani (comportement inapproprié en piste avec Brandon Watson lors de l’épreuve d’edmonton).

Les deux contesteront cette décision. Pour Camirand, la sanction lui fait perdre le premier rang temporaire du championnat.

« Une audience est prévue après le GP3R, car on croit que la série a erré sur plusieurs points, notamment sur les procédures pour l’inspection technique », explique Camirand, pénalisé à Edmonton après que NASCAR ait jugé que les tuyaux d’échappement de la voiture #96 n’étaient pas ceux prescrits par la série. Avant cette épreuve, ses mécaniciens avaient aussi dû s’atteler à la tâche afin de répondre aux nouvelles réglementations visant la suspension arrière. Bref, les inspecteurs surveillent souvent comment travaillent les équipiers du clan Camirand.

« On n’a rien trafiqué, mais on a l’impression que NASCAR s’acharne sur notre équipe cette année. »

En coulisses, il y a pourtant des pilotes d’autres écuries qui estiment que l’équipe de GM Paillé, celle de Camirand, ne joue pas avec les mêmes armes que tout le monde.

Avantage déloyal ? Camirand compte bien défendre l’intégrité de son groupe, particulièrement celle de son chef d’équipe Robin Mccluskey, suspendu au cours du programme double de la semaine dernière en Saskatchewan.

« Ces 12 points perdus nous appartiennent, on va tout faire pour les récupérer. »

UN PODIUM À QUATRE PILOTES!

La suspension de 12 points imposée à Camirand crée un effet domino au classement. Campé au quatrième échelon, le Trifluvien Louis-philippe Dumoulin n’accuse plus que huit points de retard sur le meneur Kevin Lacroix, même s’il n’a pas encore gagné cette saison.

« On a reçu quelques balles courbes, sauf que nous sommes au plus fort de la lutte », constate Dumoulin, dont l’équipe prépare quatre voitures pour le Grand Prix : la sienne, celle de son frère Jean-françois ainsi que celles de Louis-philippe Montour et Jacques Villeneuve.

« On apprécie travailler avec Jacques ! Il est méticuleux, il veut que tout fonctionne. Les champions mondiaux comme lui ne le deviennent pas par pur hasard. On se met déjà beaucoup de pression, je ne dirais pas que ça nous en ajoute. On déploie la même rigueur. »

Dans un monde parfait, il y aurait quatre places sur le podium, et non trois ! « Ce serait incroyable que nos quatre pilotes célèbrent à la fin de la course de dimanche, mais on sait que c’est impossible. »

Vu son retard au championnat, Louis-philippe Dumoulin ne fera pas de cadeau à personne, pas même aux membres de son équipe ! « Je préfère avertir mon frère et les deux autres, je veux rouler en avant ! »

Encore plus à Trois-rivières, tout le monde veut rouler à l’avant.