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À L’ÉPICERIE, LA JOB D’ÉTÉ DE JAKOB PELLETIER

Mikaël lalancette mlalancette@lesoleil.com

Jakob Pelletier a fait honneur à sa réputation de travailleur infatigable, cet été. Le troisième meilleur pointeur chez les recrues la saison dernière dans la Ligue américaine de hockey n’a pas chômé ces dernières semaines, mettant le paquet en vue du prochain camp d’entraînement des Flames de Calgary. Pour se changer les idées, le natif de Québec est allé travailler à l’épicerie de son frère Charlesantoine, à Saint-lazare-debellechasse, où Le Soleil lui a rendu visite.

Lorsque l’auteur de ces lignes franchit la porte du petit commerce de la rue Principale, les Pelletier sont à pied d’oeuvre dans les allées. Comme la rencontre a lieu un mercredi matin, Jakob et Charlesantoine placent des boîtes fraîchement livrées sur les tablettes de l’épicerie. Leur mère, Nancy Latulippe, est en train de regarnir les présentoirs de la section des fruits et légumes. Tout l’inventaire est soigneusement placé et aligné.

Le Marché Bonichoix de l’endroit, racheté l’automne dernier par l’un des frères aînés du hockeyeur, a des allures de grand rassemblement familial. Le père de Jakob, Mario Pelletier, un autre frère du jeune homme de 21 ans, Thomas, un oncle, une tante et des cousins sont aussi venus en renfort, sans compter la famille de Francis Ouellet, l’associé de Charles-antoine Pelletier, lui-même un ancien des Cataractes de Shawinigan dans la LHJMQ.

Cette contribution à la « business de famille », c’est la façon du choix de premier tour des Flames de Calgary en 2019 d’exprimer sa gratitude envers ses proches, qui ont toujours été derrière lui. « Ils m’ont supporté depuis que je suis jeune et pour moi, c’est une façon de leur redonner », atteste Jakob Pelletier, auteur de 62 points en 66 parties, la saison dernière, avec le principal club-école des Flames.

UNE NOUVELLE ROUTINE

Même si l’épicerie de son frère est située à une heure de Québec, le bébé de la famille ne s’est pas fait prier pour y travailler à quelques reprises cet été. À la fin juin, Jakob Pelletier n’était de retour dans sa ville natale que depuis trois jours lorsqu’il s’est pointé dans Bellechasse une première fois, à quelques jours de la Fête nationale. Une grosse commande de caisses de bières l’y attendait ! « C’est devenu une petite routine pour moi, c’est [un quotidien] différent un peu, disons, explique-t-il du haut de ses 5 pieds 10 pouces et 180 livres. Je me rends compte que je suis chanceux de jouer au hockey pour vivre. C’est vraiment quelque chose qui n’est pas commun. »

Les quelques visites de l’attaquant québécois ont fait jaser dans la petite municipalité de 1100 habitants. « Le monde l’a su à travers les branches, raconte son frère Charlesantoine, jeune entrepreneur de 25 ans. Il y a de gros amateurs de hockey du coin qui m’en ont parlé. C’est plaisant, ça change de sujets de conversation comme les fameux prix des cannes de conserve ! »

Ce temps de qualité passé en famille fait sourire l’ancien attaquant des Wildcats de Moncton et des Foreurs de Val-d’or, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Il se souvient de l’époque où, tout petits, lui et ses frères rêvaient du jour où ils se lanceraient en affaires. C’est finalement Charles-antoine, représentant de la compagnie Coke jusqu’en 2021, qui a été le premier à plonger.

Jakob Pelletier a beau n’être qu’un employé occasionnel, il semble qu’il soit traité aux petits oignons par les patrons. « Quand il vient, on le fait dîner ! », s’esclaffe son frère, qui est tombé sous le charme de l’établissement bellechassois dès sa première visite, l’an dernier.

L’homme d’affaires quitte le domicile familial de Québec à l’aurore, vers 5 h 30, et n’est pas de retour avant 19 h 30, une discipline de fer qui n’est pas sans rappeler la détermination de Jakob Pelletier sur une surface glacée, lui qui a souvent fait mentir ceux qui le croyaient trop petit pour grimper les différents échelons dans le hockey.

UN DÉRACINEMENT

L’ancien ailier gauche du Blizzard du Séminaire Saint-françois a trouvé « difficile » de se retrouver aussi loin de ses proches, eux à Québec et lui à Stockton, en Californie. Ses deux frères et ses parents lui ont rendu visite au cours de la saison, mais leur présence a manqué au petit attaquant du Heat. « Ç’a été difficile un peu, dit-il. T’es loin, avec trois heures de décalage horaire, et je ne leur parlais pas autant. Ç’a été une longue saison. »

Du reste, son mode de vie

« Je me rends compte que je suis chanceux de jouer au hockey pour vivre. C’est vraiment quelque chose qui n’est pas commun. »

— Jakob Pelletier

californien lui a confirmé qu’il avait fait le bon choix en choisissant le hockey, et ce, même si, à son arrivée, la haute direction du club de la Ligue américaine lui a remis une carte de la ville colorée en rouge ciblant les quartiers chauds à éviter en raison de la forte criminalité ambiante.

Pelletier a établi domicile à Lodi, à une trentaine de minutes en banlieue de Stockton. « J’ai bien aimé ça, sourit-il. Je me levais le matin et il faisait 15 degrés [Celsius] en janvier. J’allais à la pratique, je revenais, on partait jouer au golf. C’était pas mal différent de Val-d’or et Moncton où j’ai joué. C’est une vie de rêve et si tu demandes à n’importe qui de vivre cette vie-là, tout le monde va dire oui. T’es avec des amis, tu joues au hockey et au golf. C’est big ! »

À Québec, les Pelletier ont continué de suivre leur sportif préféré, et ce, même si les parties du Heat ne commençaient pas avant 22 h. « J’ai commencé [à regarder] plusieurs games, sans en finir beaucoup, reconnaît son frère. Quand j’entendais les parents crier, je comprenais que Jake venait de scorer ! »

Des cris de joie, sachant tout le travail qu’il a dû investir pour les marquer.

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2022-08-06T07:00:00.0000000Z

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