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UNE TRILOGIE SUR LE CHAOS DE LA VINGTAINE

MYRIAM ARSENAULT JOURNALISTE DE L’INITIATIVE DE JOURNALISME LOCAL marsenault@lequotidien.com

Le premier livre d’une trilogie de Catherine Girard-audet dédiée aux jeunes adultes sera bientôt sur les tablettes des librairies. Avec On ne tire pas sur les fleurs pour qu’elles poussent, à paraître le 11 août, l’auteure jeunesse s’est permis de s’adresser à un public plus âgé et de s’inspirer librement de son début de la vingtaine, une période de sa vie qu’elle décrit comme « légèrement chaotique ».

L’écrivaine, connue pour sa série à succès La vie compliquée de Léa Olivier, attendait patiemment l’appel du Progrès, à sa première journée de vacances pleinement méritées. Celle dont le père est natif de Jonquière, et qui garde de précieux souvenirs de son enfance au Saguenay–lac-saint-jean, venait tout juste de finaliser la rédaction du 16e tome de la populaire série, qui paraîtra en novembre.

Mais elle avait autre chose à fêter : le premier roman d’une toute nouvelle trilogie, intitulé On ne tire pas sur les fleurs pour qu’elles poussent. Et bien qu’on l’identifie au public des jeunes adultes, la principale intéressée croit qu’il vaut mieux n’exclure personne. « On dit jeunes adultes parce que c’est un peu plus vieux que Léa. Mon héroïne, dans cette histoire, est dans sa jeune vingtaine. C’est donc pour un public un peu plus vieux, ou pour le public de Léa qui a grandi. Mais j’ai de la misère à l’étiqueter, parce que personnellement, quand j’étais jeune, j’aimais lire plus vieux. Qui suis-je pour dire aux jeunes filles de ne pas me lire ? », demande-t-elle en riant.

Dans On ne tire pas sur les fleurs pour qu’elles poussent, les lecteurs sont invités à suivre le personnage de Juliette, une étudiante de deuxième année d’un baccalauréat en histoire de l’art. Celle-ci doit malheureusement faire face à un constat qui s’impose : elle déteste son cours. Naviguant déjà dans une terrible peine d’amour, la jeune femme tente de se retrouver, ce qui s’avère plus difficile que prévu, elle qui aime tout contrôler et qui a l’impression qu’il n’y a rien qui vaille.

Cette histoire, Catherine Girard-audet espère qu’elle résonnera chez d’autres jeunes, parce que c’est en grande partie la sienne. Elle l’admet sans gêne : avec ce livre, elle a souhaité revisiter sa vingtaine, moment de sa vie où elle a vécu sa plus grande crise existentielle à ce jour, confiet-elle. Elle se rappelle notamment la pression énorme qui pèse sur les épaules des jeunes universitaires, qui doivent rapidement faire des choix qui définiront leur avenir.

On retrouve d’autres clins d’oeil à son passé, parfois amusants, comme son expérience désastreuse à la rôtisserie, parfois plus sérieux, comme le début de ses crises de panique. Toujours avec humour et légèreté, l’auteure aborde ces thématiques sans gants blancs. « C’est vraiment le récit de la jeune vingtaine dans tous ses hauts, ses bas, le beau et le laid. [...] C’est là qu’on se plante, qu’on a de premières jobs qui n’ont pas de bons sens, mais c’est aussi là qu’on tisse des amitiés hyper solides et je pense que c’est à ce moment que j’ai compris, peu à peu, qui j’étais, même si c’était un long travail », souligne-t-elle.

Catherine était rendue là, croitelle. L’écriture pour les jeunes adultes s’est même avérée naturelle, malgré l’adaptation que cela lui demandait, forte du cheminement dont témoignent les tomes plus récents de Léa Olivier.

UNE FINALE DIGNE DU SUCCÈS

Le personnage de Léa Olivier vieillit, entre tranquillement dans la vie adulte. En effet, dans le 16e tome, que finalise Catherine Girard-audet, elle a 18 ans.

L’auteure travaille sur cette série depuis plus de dix ans et jamais elle n’aurait pu imaginer l’impact de ce récit inspiré de sa jeunesse. « Un succès comme ça, on appelle ça un coup de circuit et on ne sait même pas pourquoi ! Je ne m’enlève rien, mais des fois, être à la bonne place au bon moment... Les filles ont accroché quelque part, dans la simplicité et la sensibilité de Léa. Même si sa vie est compliquée, elle reste une ado normale », rappelle la créatrice.

Preuves de ce « coup de circuit », la série comprend bien plus que les 15 tomes publiés à ce jour. Il y a des bandes dessinées, des numéros hors série, des traductions dans dix langues et la série télévisuelle, dont le tournage de la troisième saison achève. Plus de 1,5 million d’exemplaires des différents numéros ont été vendus dans une vingtaine de pays à travers le monde.

Catherine admet se préparer doucement à la fin de cette série culte. Le 16e tome ne sera pas le dernier, promet-elle, mais elle compte prendre les prochaines semaines pour réfléchir à la suite. Avec autant de tomes, un si grand succès et tout ce temps investi par les lectrices, l’auteure veut une finale digne de l’épopée de Léa. Elle évite donc de trop se presser.

Elle travaille également sur un conte de Noël pour enfants, ce qu’elle s’était aussi permis avec Licornes et confettis, en plus de réfléchir à une nouvelle série jeunesse.

On ne tire pas sur les fleurs pour qu’elles poussent sera en librairie le 11 août, à la veille de l’événement Le 12 août j’achète un livre québécois, une journée dont Catherine Girardaudet souligne l’importance pour les auteurs de la province.

«C’est vraiment le récit de la jeune vingtaine dans tous ses hauts, ses bas, le beau et le laid. [...] C’est à ce moment que j’ai compris, peu à peu, qui j’étais, même si c’était un long travail.» — Catherine Girard-audet

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