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DES VACANCES EN SOLO, ÇA VOUS DIT?

PATRICIA RAINVILLE

J’arrive de trois semaines de vacances. De merveilleuses vacances qui m’ont fabuleusement comblée. J’en ai toutefois passé la moitié en solo. Plusieurs jours seule avec moi-même. Certains en auraient été bien malheureux. Pas moi. Ce n’est plus un secret pour ceux et celles qui ont l’habitude de me lire : je n’ai pas en horreur la solitude. Même que je l’apprécie. Vous allez finir par penser que je suis sauvageonne. C’est un peu vrai.

Enfin bref, mon chum n’a pas eu autant de jours de vacances que moi et je n’allais pas m’empêcher de faire des activités en solitaire lorsqu’il serait de retour au boulot, après notre magnifique séjour en amoureux en Gaspésie.

J’ai pris le temps de visiter des attraits que je voulais voir depuis quelque temps et j’ai fait énormément de plein air seule. Plusieurs me demandent souvent, étonnés, si je suis allée à tel endroit seule. Comme si c’était un exploit.

Je suis bien souvent la seule personne en solitaire inscrite à une activité de groupe et je n’hésite pas à visiter une exposition, à aller à la plage ou au cinéma en tête à tête avec moi-même. Vraiment, ça ne me gêne pas. Sauf dans de rares occasions.

Ç’a été le cas il y a quelques jours, lorsque je suis allée en excursion sur une île et que j’y ai croisé une connaissance du secondaire. Il était avec sa copine et leur garçon. C’est rarement le cas, mais ma solitude m’a quelque peu dérangée. Je me suis dit qu’ils devaient me trouver rejet de participer à une telle activité touristique seule, en pleine période de vacances estivales. Finalement, après quelques instants de malaise, je me suis dit qu’il pensera bien ce qu’il voudra.

J’ai remarqué, au fil de mes expéditions en solo, qu’on m’aborde régulièrement. Des touristes qui me posent des questions, des randonneurs qui croient que je connais les sentiers par coeur, des familles qui me demandent de les prendre en photo pour un souvenir. Bref, je finis souvent par discuter avec plusieurs inconnus. Mais pas trop longtemps, quand même. Je ne ressens aucun besoin de me faire des amis à tout prix.

Certains voyageurs en solo le font dans l’espoir de tisser des liens avec autrui. Comme cette jeune femme que j’ai vue à Percé, en voyage de vélo en solitaire, qui a raconté sa vie à un couple attablé au restaurant. Honnêtement, j’avais l’impression de la connaître tellement elle donnait des détails.

Comme cette autre femme qui m’a demandé si je voulais faire un bout de randonnée avec elle, lorsqu’elle a vu que j’étais seule. « Non merci », lui ai-je répondu, poliment.

Bien que je sois le genre de personne à savourer ma solitude, je ne pense pas que je serais capable de partir vers de lointaines contrées durant plusieurs jours ou semaines en solo. Je suis trop de nature anxieuse. Mais voyager ici, au Québec, quelques jours seule avec moimême, c’est un gros oui.

Envoyez-moi sur une île déserte.

LE MAG

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2022-08-06T07:00:00.0000000Z

2022-08-06T07:00:00.0000000Z

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