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La cuisine expliquée aux enfants Un projet de leadership alimentaire unique au Québec est offert au Centre de

MYRIAM ARSENAULT JOURNALISTE DE L’INITIATIVE DE JOURNALISME LOCAL marsenault@lequotidien.com

Le Centre de services scolaire (CSS) des Rives-du-saguenay veut continuer d’étendre son projet d’innovation alimentaire durable, implanté dans les classes depuis cinq ans. Son objectif, poursuivre le déploiement de cette approche à travers ses écoles pour devenir une référence provinciale en matière d’éducation innovante.

Que ce soit lors des ateliers pratiques en cuisine ou dans des activités sporadiques, les étudiants mettent la main à la pâte pour apprendre leurs leçons tout en cuisinant dans le cadre de ce projet de leadership alimentaire.

« On veut être une référence au niveau de l’alimentation et on développe ce projet pour que ça puisse être aussi utilisé par d’autres centres de services scolaires. On voit la plus-value de notre programme et on veut propager ce qu’on a développé pour que ça devienne contagieux dans tous les milieux scolaires », explique Chantale Cyr, directrice générale des Rives-du-saguenay.

Le Progrès a assisté, mardi à l’école primaire De la Pulperie de Chicoutimi, à l’un des ateliers culinaires inscrits dans le projet. Celui-ci était offert aux élèves de 2e année de la classe de Mme Martine, qui peuvent avoir à participer à une activité en cuisine entre cinq et huit fois par année.

« J’aime quand on mélange, j’aime aussi la cuisine, j’aime les activités », dit au passage le petit Nicolas, lui qui devait, comme tous ses collègues de classe, ce matin-là, préparer une croustade à la canneberge et aux framboises.

L’atelier de cuisine est animé par le technicien en gestion alimentaire Guillaume Carter. Il agit comme le ferait un technicien en travaux pratiques. Il anime, gère l’approvisionnement, collabore avec les enseignants pour mettre au point ses ateliers de cuisine et d’horticulture.

Lors du passage du Progrès, les jeunes avaient précédemment discuté en classe de ce qu’est une canneberge et de ce qui fait qu’elle flotte sur l’eau. Ils ont également pu goûter au fruit frais, ce qui a valu bien des grimaces des tout-petits.

C’est ensuite que les jeunes ont pu descendre en cuisine et commencer à préparer leurs desserts, après avoir patiemment assisté à la démonstration. Des élèves de 5e année sont même venus prêter main-forte pour guider les plus jeunes dans les différentes étapes. Après la récréation, tous pouvaient déguster leurs mets.

C’est un moment qu’attendent plusieurs élèves, confirment-ils. « C’est l’fun parce que je découvre vraiment de nouvelles choses. On peut apprendre tout plein d’affaires. Et en plus, des fois, on peut mélanger avec nos mains, ça c’est vraiment l’fun », continue Antoine, qui souligne que le muffin à la farine de gourgane était sa recette favorite, jusqu’à maintenant. Pour Lyvia, qui cuisinait avec sa soeur Aurélie, le plus plaisant dans ces activités est de travailler ensemble et surtout de déguster à la fin !

L’un des objectifs est d’ailleurs de lier la théorie à la pratique, peu importe le domaine. Les élèves peuvent donc apprendre leurs matières en cuisinant. Par exemple, des notions de français, comme les verbes à l’impératif, ou les fractions en mathématiques peuvent être associées aux recettes et à l’apprentissage en cuisine. Des compétences transversales, comme le travail d’équipe, le sens des responsabilités, la communication, sont également pratiquées lors de ces activités.

APPROCHE SYSTÉMIQUE

Le CSS des Rives-du-saguenay compte deux autres techniciens pour déployer cette nouvelle

approche aux écoles de son réseau qui désirent adhérer au projet. Il n’y a pas d’obligation.

La direction le confirme, ce sont les techniciens en gestion alimentaire qui font réellement vivre les projets. Sans eux, les cuisines amassent rapidement la poussière, alors que personne n’a le temps de s’y investir.

« Ces activités ont mis de la vie dans mon école. Ç’a créé une belle ambiance, avec M. Guillaume, et tous les enseignants ont voulu participer. Le culinaire fait maintenant partie de L’ADN de notre école et tout ça grâce aux techniciens », souligne Isabelle Tremblay, de la direction de l’école.

Cette approche se décline dans tout le centre de services scolaire, et ce, en trois niveaux de déploiement. Il y a donc les ateliers de cuisine et d’horticulture pour ceux qui ont des cuisines et pour d’autres, le développement agroalimentaire est inscrit dans le projet éducatif de leur école, comme Au millénaire et prochainement au Lab-école. Pour celles qui n’ont pas d’espaces communautaires pour la cuisine, ce projet se développe par des initiatives sporadiques des enseignants.

Des initiatives naissent aussi dans les écoles secondaires. « C’est très unique et novateur comme modèle. À ma connaissance, on est le seul centre de services scolaire qui offre ce modèle-là et qui emploie des techniciens en gestion alimentaire, pas pour la cafétéria, mais à un niveau pédagogique avec les élèves », commente Marie-josée Villeneuve, directrice à l’innovation et au soutien technologique. En plus de faire de l’éducation alimentaire durable, les activités viennent aussi nourrir les jeunes.

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