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UNE PAUSE QUI A FAIT DU BIEN?

Thomas Chabot est revenu en force après avoir raté cinq rencontres

SYLVAIN ST-LAURENT sstlaurent@ledroit.com

Dans le monde du sport, on dit souvent qu’une blessure survient au «mauvais» moment. C’est presque une règle absolue.

Pourrait-il y avoir des exceptions ?

Thomas Chabot vient d’effectuer un court séjour à l’infirmerie. Rien de bien grave. Il a raté cinq matchs, en tout.

Dans le monde du hockey, c’est presque rien.

On s’inquiétait un peu pour lui lorsque l’entraîneur-chef des Sénateurs d’ottawa, D.J. Smith, a prononcé les mots « commotion » et « cérébrale ».

Ce sont des blessures mystérieuses que les médecins commencent à peine à comprendre.

On sait - à peu près - combien de semaines sont nécessaires quand on répare le ligament croisé antérieur d’un athlète.

Le cerveau, c’est une autre histoire.

« En fait… La commotion, les problèmes de tête, tout s’est bien passé », a révélé Chabot, dans une conversation, en début de semaine.

« Il y a eu quelque chose d’autre dans mon dos qui s’est passé au même moment. On ne sait pas trop si ça venait de la même mise en échec ou quand j’ai recommencé à patiner, a-t-il poursuivi. Ça m’a obligé à prendre mon temps. C’était quand même bénéfique. J’ai pris le temps de m’assurer que tout était bel et bien revenu à 100 %. Quand je suis revenu au jeu, à Anaheim, j’étais excité. C’était comme chaque fois où tu te blesses. Tu as toujours hâte de revenir dans le line-up. Tu as toujours hâte de jouer. »

Lorsqu’il est revenu au jeu, à Anaheim, Chabot avait effectivement l’air à la fois reposé et affamé. Du coup, il a livré une de ses meilleures performances de la saison, contre les Ducks.

Chabot a remis ça, 48 heures plus tard, lorsque les Sénateurs ont traversé la métropole de la côte ouest pour affronter les Kings de Los Angeles.

En deux matchs, il a récolté trois points et permis à son équipe d’empocher deux très importantes victoires.

Ça nous donne le goût de poser une question importante. Chabot aurait-il profité de sa pause forcée pour s’accorder un petit répit mental ?

« C’est certain que oui. Quand tu ne joues pas, ça te fait un break mental », convient le joueur.

En début de saison, lorsque l’équipe accumulait les défaites, Chabot avait parfois l’air hésitant. Et le doute, pour un athlète de haut niveau, peut être fatal.

Chabot ne veut pas accorder trop d’importance à notre théorie.

« Dans un sens, c’est rare que je décroche vraiment. J’aime passer du temps à l’aréna. J’aime côtoyer les gars. J’aime assister à tous les matchs. Même chez nous, à la maison, j’aime regarder des matchs qui sont joués un peu partout, à travers notre ligue », dit-il.

On contre-argumente en proposant des nuances.

Un joueur de très haut niveau, comme Chabot, peut se reposer l’esprit tout en côtoyant ses coéquipiers chaque jour. Se pointant à l’aréna, en sachant qu’il n’aura pas à se frotter aux meilleurs éléments adverses pendant 30 minutes, doit être reposant.

« C’est certain que oui. Ce n’est pas la même énergie. Quand tu arrives à l’aréna pour jouer un rôle de spectateur, c’est différent. Je pense, dans un sens… Tu prends toujours un break. Tu essaies de récupérer le plus que tu peux. Quand tu ne joueras pas 27 ou 28 minutes par soir, tu essaies de décrocher. Tu prends le plus de repos possible.

« C’est un peu une combinaison de tout ça. Oui, dans un sens, tu prends soin de toi. Tu fais attention à tout ce que tu peux. En même temps, le plus vite que tu reviens, si tu restes impliqué, ça t’aide. »

L’EXEMPLE DE BILES

Plus sensibilisés que jamais aux enjeux de santé mentale, les athlètes de la nouvelle génération sont de plus en plus disposés à parler.

Simone Biles, une des gymnastes les plus performantes de l’histoire, a provoqué une tempête en choisissant de se retirer de certaines épreuves où elle devait pourtant bien faire, lors des Jeux olympiques d’été de Tokyo.

« Il faut protéger notre esprit, au même titre que mon corps, au lieu de faire ce que le monde entier veut que je fasse », a-t-elle déclaré.

Dans une entrevue qui a fait le tour de la planète, elle a précisé qu’elle avait parfois l’impression de « porter tout le poids du monde sur ses épaules ».

Elle a quand même trouvé la force de compétitionner. Elle a remporté une médaille de bronze à la poutre et une médaille d’argent au concours par équipe.

L’histoire de Biles a fait beaucoup de bruit. D’autres athlètes se sont accordé des pauses, sans faire de bruit, au cours des dernières années.

CALENDRIER CHARGÉ

Thomas Chabot aura grand besoin d’attaquer les prochaines semaines avec confiance. Mercredi dernier, les Sénateurs ont entrepris une séquence de 13 matchs en 24 jours.

« En fait, je crois qu’on devra jouer 15 matchs en 30 jours. Ça fera beaucoup de hockey, a commenté le vétéran Claude Giroux. Parfois, c’est une bonne chose. Surtout pour une équipe qui, comme la nôtre, essaie de gagner avec plus de régularité. »

Giroux s’est alors mis à parler de l’importance du repos mental, lui aussi.

« Gagne ou perd, ce n’est pas grave. Il faut oublier, se reposer, et se préparer pour la prochaine étape. »

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2022-12-03T08:00:00.0000000Z

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