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PLACE AU CIRQUE !

MARC-ANTOINE CÔTÉ macote@lequotidien.com — PHOTO LE PROGRÈS, ROCKET LAVOIE

Voilà «200 ans que les Québécois aiment le cirque» et que cet art se développe dans la province, d’abord avec les moyens du bord des Louis Cyr, Léon Duperré et les frères Auger, puis avec les techniques poussées des Cavalia, Cirque Alfonse et Cirque du Soleil. Et parce que ces troupes rayonnent aujourd’hui peut-être plus aux quatre coins du monde que chez elles, une exposition comme celle présentée jusqu’au 16 avril à La Pulperie de Chicoutimi s’avère aussi importante que divertissante.

Place au cirque ! , c’est une façon de rendre hommage à ces artisans actuels, mais aussi de retracer leur histoire, comme celle de tous les pionniers qui les ont précédés. De la première venue de l’anglais John Bill Ricketts en sol québécois en 1797, avec ses chevaux, ses acrobaties et son art clownesque, jusqu’à l’appropriation, puis la « professionnalisation », de toutes ces disciplines par des gens d’ici.

« On parle du passé, du présent, mais entre les deux, il y a eu une professionnalisation du métier de circassien. C’est-à-dire qu’il y a des écoles qui ont été créées pour donner une éducation, des disciplines, des connaissances pour toujours pousser plus loin l’art du corps, l’art du clown. Il y a vraiment eu une volonté et ça transparaît après ça dans la créativité, on peut aller encore plus loin », explique Élisabeth Côté, chargée de projets aux expositions Pointe-à-callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal.

Si elle et son équipe ont eu l’idée de créer cette proposition, débarquée vendredi à La Pulperie, c’est qu’ils sont entourés d’un « talent créatif » certain au Québec. Loin de se limiter aux frontières de la métropole, ce dernier est palpable dans toute la province et « rayonne » désormais partout sur le globe sans nécessairement s’attirer toute la lumière qui lui revient à la maison.

« C’est un domaine méconnu, mais qui nous ramène tous à des souvenirs. […] Puis on s’est dit : voilà l’occasion de rendre hommage à ces gens-là, et nousmêmes de faire une recherche pour connaître notre passé par rapport au cirque. On s’est rendu compte que ça fait 200 ans que les Québécois aiment le cirque », renchérit Élisabeth Côté.

C’est que même si ces spectacles « sont faits par des humains, ils sont plus grands que nature », poursuit-elle, précisant que la technologie qui s’est greffée en cours de route vient ajouter au grandiose.

Les objets présentés dans l’exposition permettent d’ailleurs de saisir l’ampleur de cette grande évolution. Certains viennent d’une tout autre époque, comme le vélo acrobatique de Léon Duperré, le monocycle des Flying Marinos, les échasses de Gilles Ste-croix, les quilles de jonglerie de la troupe Adriano, ou encore le premier costume du clown Chocolat, Rodrigue Tremblay, datant de 1969.

« On a eu une bonne collaboration avec l’école nationale de cirque, qui nous a pistés vers des familles d’artistes qui avaient gardé des objets de leurs parents, de leurs grands-parents, leur oncle, leur tante. Ils étaient tellement contents de voir le travail de

L’exposition Place au cirque! est présentée jusqu’au 16 avril à La Pulperie de Chicoutimi.

Les costumes ont gagné en complexité au fil du temps.

leur famille être mis en valeur, et se rendaient compte en même temps que ce travail-là fait partie de l’histoire plus grande du cirque », raconte Élisabeth Côté.

Ces items – tous des « originaux » - permettent de raconter les troupes plus « méconnues », tout en saluant celles dont la réputation n’est plus à faire, dont Cavalia, le Cirque Alfonse, le Cirque du Soleil, le Cirque Éloize, FLIP Fabrique, Les 7 Doigts de la Main et Machine de Cirque, qui se produisent dans des dizaines de pays.

UN FORT ENGOUEMENT

À La Pulperie, l’engouement pour cette nouvelle proposition était palpable avant même son ouverture, assure le responsable des communications Danny Cloutier. « Ma collègue Denise, qui est au programme scolaire, a déjà eu plein de réservations. Les groupes ont vraiment hâte de venir. »

Il y a également un côté « interactif » qui vient ajouter à l’intérêt de l’exposition, qui la rend d’autant plus captivante pour les jeunes. Ceuxci peuvent tenter de monter à bord d’une reproduction de la mini-voiture de clown de Lou Jacobs, répondre à un questionnaire numérique pour connaître leur artiste de cirque intérieur, essayer différents costumes ou même tester leur équilibre dans une zone d’acrobatie.

« Je pense que ça amène un complément à l’exposition, qui est déjà magnifique. […] Il y a beaucoup de vidéos, de photos, d’artéfacts, ici, il y a la partie plus interactive. Ce n’est vraiment pas seulement des photos et des textes. Nous, c’est ce genre d’exposition qu’on va chercher à La Pulperie », se réjouit Danny Cloutier.

LE MAG

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2022-12-03T08:00:00.0000000Z

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