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LE PROJET DE L’UQAC ET DU CSI SUSCITE BEAUCOUP D’ESPOIR

MYRIAM ARSENAULT marsenault@lequotidien.com

«C’est beaucoup d’espoir.» Avec plus que quelques mois à faire, le projet Autonomisation des jeunes femmes de Ouagadougou et de Guédiawaye, soutenu par le Centre de solidarité internationale (CSI) du Saguenay-lacsaint-jean, l’université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et des partenaires africains, amène des résultats concrets.

Leur projet, intitulé Autonomisation des jeunes femmes de Ouagadougou et de Guédiawaye, a été octroyé par Affaires mondiales Canada (AMC) et devait prendre fin à l’automne 2023. Par une foule de moyens, les collaborateurs d’ici et d’ailleurs devaient travailler ensemble pour inciter les jeunes femmes du Sénégal et du Burkina Faso à réaliser leur plein potentiel entrepreneurial.

En visite à Saguenay à l’étape de l’analyse participative, les partenaires se réunissaient pour dresser un bilan, discuter des résultats et réajuster les stratégies dans cette dernière ligne droite.

RÉSULTATS CONCRETS

Janine Bationo, chargée de suivi-évaluation pour l’association d’appui et d’éveil Pugsada (ADEP) au Burkina Faso, ainsi que Cheikh Dieng, président de l’association nationale pour la prévention et le développement (ANPD) au Sénégal, confirment les bienfaits du partenariat unique avec L’UQAC et le CSI.

« C’est un projet qui, dans mon pays, a apporté beaucoup d’espoir, autant aux jeunes filles qu’aux familles, qu’aux communautés. À travers ce projet, nous avons eu la chance d’avoir 180 jeunes femmes qui, au départ, n’y croyaient pas, mais qui ont aujourd’hui trouvé une confiance en soi », note d’entrée de jeu M. Dieng, rencontré à L’UQAC par Le Progrès.

Plus d’une centaine d’idées entrepreneuriales ont vu le jour au Sénégal.

Du côté du Burkina Faso, le projet porte ses fruits surtout au niveau des filles d’âge scolaire. Les différentes initiatives leur permettent de découvrir qu’il y a plus d’une possibilité à leurs études et que l’entrepreneuriat peut être une avenue en parallèle à leur parcours scolaire. Du jamais vu pour elles, concède Mme Bationo.

Les idées déployées par les jeunes femmes impliquées sont nombreuses. Plusieurs d’entre elles veulent redonner à la communauté et ancrent leurs plans dans des valeurs environnementales et sociales. Des initiatives axées sur le recyclage, la mode, la santé ou encore dites plus traditionnelles voient tranquillement le jour.

Pour Audrey Baril, chargée de projet Afrique pour le CSI, c’est « extraordinaire » d’entendre que les retombées du projet sont concrètes. « C’est une fierté. On a beaucoup travaillé, on a fait les

demandes de subventions, on voit que c’est vraiment une approche gagnante », note-t-elle.

Elle rappelle que c’est un travail d’équipe, que les résultats sont là puisque tous y mettent du sien et que tous bénéficient grandement de cette coopération internationale. « On travaille dans une approche égalitaire. Nos partenaires africains n’ont pas besoin d’aide, c’est plutôt une belle collaboration », continue-t-elle.

DEUX AXES

Le projet se déroule en deux temps. Il y a d’abord tout le côté des initiatives entrepreneuriales, mené par le CSI et ses collaborateurs. C’est là justement qu’on déploie les initiatives d’appui psychosocial, les formations professionnelles, le concours entrepreneurial et les médiations familiales, par exemple.

Il y a aussi tout le côté de la recherche, à laquelle participe Dominic Bizot, professeur et directeur de l’unité d’enseignement en travail social. Les réflexions visent à mieux comprendre les attitudes, les normes et les croyances entourant l’entrepreneuriat féminin et le travail décent des jeunes femmes au Burkina Faso ainsi qu’au Sénégal.

Les spécialistes veulent étudier le côté psychosocial de cet éveil entrepreneurial. Plusieurs phases de collecte de données ont été nécessaires. M. Bizot s’y est consacré, mais aussi ses collègues de L’UQAC, Marie Fall et Salmata Ouedraogo, ainsi que des chercheurs de l’école nationale des travailleurs sociaux spécialisés (ENTSS) et de l’université Joseph Ki-zerbio au Burkina Faso.

Cette participation exhaustive amène un regard unique et juste sur les données recueillies. « Mon point de vue demeure eurocentrique, même si je suis dans une introspection soucieuse de déconstruire les stéréotypes... Tout à coup, d’avoir un point de vue africain qui se pose sur l’afrique, ça, pour moi, c’est vraiment important », note le professeur qui se réjouit de ce partenariat interuniversité qui soulève bien de nouvelles possibilités.

LA SUITE

Lors de cette visite en sol canadien, le groupe s’est déplacé dans la métropole. Des rencontres ont été organisées avec Affaires mondiales Canada et le ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF), qui appuient le projet depuis ses débuts, pour parler des résultats et des perspectives. D’autres avenues de financement sont explorées, notamment au MRIF.

Le CSI et ses partenaires ont plusieurs idées de nouvelles initiatives qui pourraient se rattacher à celle sur l’autonomisation des femmes. L’envie de poursuivre dans cette voie est très présente au sein du groupe.

Les recherches interuniversités tiennent elles aussi à se prolonger.

D’une part, l’analyse n’est pas complétée, donc on doit s’affairer à terminer ce projet. Sauf que d’autres possibilités de recherche sont également dans les plans pour toujours pousser plus loin la compréhension des enjeux et des défis liés à l’entrepreneuriat féminin dans ces pays. La place des hommes dans l’autonomisation des jeunes femmes, le créneau de M. Bizot, pourrait d’ailleurs être étudiée.

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2023-06-03T07:00:00.0000000Z

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