S’envoyer en l’air à 97 ans

À97 ans, on aurait le droit de rêver à une petite vie tranquille, à du repos et à une santé qui ne nous fait pas trop de misères. Mais pas pour Irène Beaudoin. La résidente du CHSLD Louis-denoncourt, à Trois-rivières, rêve de sauter en parachute. Un rêve qu’elle pourra réaliser ce samedi grâce aux efforts déployés par le personnel de la résidence, qui a choisi d’offrir ce beau cadeau à cette dame. Qui a dit qu’il ne se passait jamais rien de positif en CHSLD ?

« Je disais toujours que j’allais le faire quand je serais vieille. Là, c’est le moment », résume la dame, qui éclate de rire lorsqu’on lui rappelle que dans quelques heures, son rêve se réalisera.

Dans sa chambre de la résidence, juste à côté de la télé, une pile de magazines à potins du milieu culturel québécois. Elle les a tous lus. Elle adore se tenir au courant de la vie de « ses » artistes. Parmi eux, son chouchou : Guillaume Lemaythivierge. Quand on parle de lui, son sourire s’illumine. Elle l’aime, son Guillaume ! C’est avec lui qu’elle voulait sauter en parachute pour réaliser son rêve. Ça va se faire ! Samedi, à Notre-dame-de-lourdes.

À ses côtés, son infirmière auxiliaire Sophie Vallée se souvient comment toute cette aventure a commencé pour cette dame qui habite ce CHSLD depuis deux ans. Alors que les deux femmes discutaient ensemble de leurs vies et de leurs rêves, Irène Beaudoin a laissé échapper ce rêve-là, celui qui semblait impossible, inatteignable. Surtout à 97 ans.

« Je suis revenue le soir à la maison et ça me trottait dans la tête. J’en ai parlé au souper, et mes enfants me disaient : pourquoi tu n’écrirais pas à Guillaume, maman ? Tu ne perds rien à essayer », se souvient-elle.

Un souvenir touchant pour celle qui ne cesse de parler de « ses » résidents, comme s’il s’agissait de membres de sa propre famille. À chaque minute, à chaque soin prodigué, Sophie s’est toujours fait un devoir de le faire comme si elle s’occupait de ses propres parents. De savoir que ses enfants à elle l’encourageaient à aller un peu plus loin pour le bonheur d’une résidente, c’était aussi de réaliser que toute cette dévotion avait soudainement un sens. Et qu’elle rejaillissait sur la prochaine génération.

Le punch, vous le savez déjà : Guillaume Lemay-thivierge a dit oui. Samedi, la dame sautera en parachute en compagnie d’un moniteur spécialisé pour accompagner les personnes à mobilité réduite. Juste à côté, Guillaume sautera avec le tandem, et se dirigera vers elle pour aller lui tenir la main durant la chute. La scène sera filmée d’un bout à l’autre, et l’acteur québécois a accepté de faire don de ce précieux souvenir à Mme Beaudoin.

Bien sûr que le médecin a ausculté Mme Beaudoin avant de