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LES DÉFIS ET AVANTAGES D’UNE FUSION-ACQUISITION

Le nouveau parcours d’auvents W. Lecours

PIERRE THÉROUX Collaboration spéciale p.theroux@videotron.ca

La fusion de deux entreprises veut aussi parfois dire l’intégration de méthodes de travail et de cultures organisationnelles différentes. Parlez-en à Serge Lambert, propriétaire du fabricant Auvents et Abris Daniel Richard, qui vient de piloter l’acquisition du manufacturier concurrent Auvents W. Lecours, tous deux situés à Québec.

« Encore aujourd’hui, trois mois après la fusion, je découvre des façons de faire et des habitudes qui n’étaient pas les mêmes au sein des deux entreprises. On s’ajuste en cours de route », constate le président de la nouvelle entreprise qui a choisi de conserver le nom de Auvents W. Lecours, qui célébrait l’an dernier ses 75 ans d’existence.

Une de ses premières décisions a été de regrouper les activités de production sur mesure d’auvents, de pergolas ou encore de rideaux de patio à un seul endroit, dans les installations occupées par Auvents Daniel Richard dans le parc industriel Cardinal du quartier Vanier. Les équipes de conception-design, de découpage, de fabrication de structures et de couture sont donc maintenant concentrées sous le même toit.

UN SEUL MODE D’EMPLOI

Ce regroupement « est l’un des moyens mis de l’avant pour augmenter l’efficience de l’entreprise », fait valoir Serge Lambert. Il a du même coup fallu unir les méthodes de travail et de production. « Nos auvents sont maintenant tous fabriqués et pliés de la même manière », précise-t-il en ajoutant que chaque entreprise avait ses propres façons de faire différentes. Et qui revendiquait la meilleure ? « On n’a pas imposé une méthode ou l’autre. On a demandé les avis de tous les employés, par secteur d’activité, et harmonisé les pratiques pour en arriver à un seul mode d’emploi », répond M. Lambert.

La décision finale n’a pas nécessairement fait l’affaire de tous, notamment de quelques-uns qui devaient changer leurs vieilles habitudes. « Il y a toujours de la résistance aux changements, ou des gens qui jugeront que ce ne sera jamais la bonne manière, peu importe celle qu’on a choisie. Certains employés ont quitté, mais ils avaient déjà annoncé leur retraite et ils l’ont simplement devancée », indique Serge Lambert.

Les équipes dédiées à la vente et au service à la clientèle se sont pour leur part installées dans les locaux qu’occupait Auvents W. Lecours, à quelques kilomètres de là dans le quartier Limoilou. « Auvents Lecours a une belle et longue histoire. La clientèle s’y rend depuis 1947 et on ne voulait pas changer ces habitudes », explique M. Lambert.

UNE SOLUTION À LA PÉNURIE D’EMPLOYÉS

Pour un grand nombre d’employés, ces changements signifiaient aussi un nouveau lieu de travail et un changement dans leur routine de transport pour s’y rendre. L’entreprise leur a offert un service de navette entre les deux établissements, que personne n’a finalement souhaité utiliser.

Dans tous les cas, le nouveau président a tenu à assurer qu’aucun emploi ne serait perdu, bien au contraire.

« La fusion nous aide à faire face à la pénurie de main-d’oeuvre que vivait chacune des entreprises. »

L’entreprise souhaite par ailleurs rapatrier ses quelque 80 employés dans une seule place d’affaires, pour être encore plus efficace. « J’aurais des acheteurs pour nos deux bâtisses, mais c’est plus difficile d’en trouver une pour nous avec la situation dans le secteur immobilier », constate-t-il.

UN PARCOURS ATYPIQUE

Le parcours entrepreneurial de Serge Lambert est pour le moins atypique. Après avoir raté ses examens médicaux qui l’empêchaient ainsi de réaliser son rêve de devenir policier, il s’est lancé dans une carrière d’enseignant après avoir décroché un diplôme d’études professionnelles en mécanique de véhicules légers.

Quelques années plus tard, deux retours aux études lui ont permis d’obtenir en 2007 un baccalauréat en enseignement, secteur formation professionnelle, puis une maîtrise en Gestion en milieu scolaire en 2017. Ce qui l’a amené à occuper des postes de direction dans des Centres de formation professionnelle.

En 2019, il décidait de relever de nouveaux défis de gestion, mais dans le secteur privé, en devenant copropriétaire et directeur général d’auvents et Abris Daniel Richard, fondée en 1988. Aujourd’hui, il se retrouve à la tête d’une plus grande entreprise qui mijote plusieurs projets de développement de produits. « Il y a de la place pour de l’innovation dans notre secteur d’activité », affirme-t-il.

AFFAIRES

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2023-06-03T07:00:00.0000000Z

2023-06-03T07:00:00.0000000Z

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