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SCHOTT EST TRISTE POUR LES ATHLETICS

IAN BUSSIÈRES ibussieres@lesoleil.com

Les Athletics d’oakland pourraient devenir les Athletics de Las Vegas dès la saison 2025. Le commissaire des ligues majeures, Rob Manfred, a annoncé il y a quelques jours qu’un vote sur le déménagement de l’équipe pourrait être tenu dans moins de deux semaines, lors de l’assemblée des propriétaires qui aura lieu à New York.

Espace Baseball s’est entretenu avec Stephen Schott, copropriétaire des Athletics avec son partenaire Ken Hoffman de 1995 à 2005, des années marquées de succès malgré un budget parmi les plus petits des ligues majeures.

« J’ai vendu cette équipe il y a plusieurs années, je ne suis qu’un observateur, mais je vous avoue que je suis triste de voir que les A’s semblent se diriger vers un déménagement. Je dis ça en sachant toutefois que ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini ! », lance Schott, paraphrasant son ami, le regretté Yogi Berra.

L’homme d’affaires de 84 ans a tenu à rappeler les efforts qu’il avait faits afin de garder les Athletics dans la baie de San Francisco. « J’ai travaillé fort pour déménager l’équipe à Santa Clara, la ville où jouent les 49ers de la NFL. La Ville était intéressée, mais, malheureusement, le commissaire Bud Selig n’aimait pas vraiment l’idée. Les Giants de San Francisco n’étaient pas très chauds eux non plus à voir les A’s s’installer dans un territoire qu’ils considéraient comme leur marché », explique-t-il.

LES ANNÉES MONEYBALL

Schott se targue aussi de dire qu’il ne perdait pas d’argent quand il était propriétaire des Athletics, dont la masse salariale était souvent l’une des plus faibles des majeures. « Je n’en perdais pas, mais je n’en faisais pas non plus. S’il y avait un profit, il était réinvesti dans l’équipe. Quand j’ai acquis l’équipe, j’ai dit aux gens de la direction qu’ils devraient travailler selon mes règles ou quitter le navire », poursuit-il, précisant que ses règles étaient d’abord et avant tout un budget très serré.

Sous son règne, les Athletics investissaient beaucoup dans le recrutement et le développement des jeunes joueurs, mais refusaient de donner des salaires faramineux aux vétérans qui étaient souvent échangés ailleurs ou qu’on laissait aller sur le marché des agents libres. On se souviendra de la transaction qui avait envoyé le gros cogneur Mark Mcgwire aux Cardinals de Saint-louis, où il avait établi un nouveau record de coups de circuit.

Michael Lewis a écrit le livre Moneyball sur la recette des Athletics pour réussir malgré un petit budget, livre qui a été transposé au cinéma par Bennett Miller avec Brad Pitt dans le rôle du directeur général Billy Beane et l’homme d’affaires Bobby Kottick dans le rôle de Schott.

« Moneyball, ça part avant tout de moi. Ce n’était pas l’idée de Billy, mais Billy a trouvé une façon de bien gérer l’équipe selon les règles que j’avais établies. Billy fait partie de ceux qui sont restés. Il aurait pu aller ailleurs, mais il aimait où il était et il aimait être le visage de la franchise », poursuit Schott, qui avoue bien candidement n’avoir jamais lu Moneyball.

« J’ai vu le film, mais je n’ai jamais lu le livre. Honnêtement, je ne pense pas avoir besoin de lire un livre quand je sais tout ce qu’il y a dedans, car je l’ai vécu », indique celui qui a fait publier l’an dernier le livre Long Schott : Building Homes, Dreams and Baseball Teams qui raconte non seulement ses années comme président des A’s, mais également son travail de promoteur immobilier qui l’a amené à bâtir plus de 40 000 résidences en Californie.

LA VENTE

Sans surprise, Schott affirme que ce qui rend encore plus difficile la gestion d’une équipe comme les Athletics en 2023, ce sont les salaires toujours plus élevés des joueurs de baseball. « Quand j’ai vendu l’équipe [à l’homme d’affaires Lewis Wolff et son associé John J. Fisher, fils du fondateur de Gap Donald Fisher], je pensais qu’elle serait entre bonnes mains », raconte-t-il.

En 2016, Wolff vendait sa participation dans l’équipe à Fisher, qui en est depuis l’unique actionnaire. « Je ne peux pas dire que j’aime tout ce que l’administration actuelle a fait au cours des dernières années. Il y a plusieurs choses que je n’aurais jamais faites », laisse tomber Schott, sans en dire davantage.

Malgré tout, il demeure attaché au monde du baseball, lui qui avait pratiqué le sport dans les rangs universitaires. « J’ai joué pour les White Sox de Lethbridge quand j’avais 20 ans et nous avions été les champions de la Ligue de baseball du sud de l’alberta, une ligue d’été. Je n’ai jamais joué chez les professionnels en raison d’une blessure à un bras à ma dernière année universitaire. »

Ses meilleurs souvenirs de baseball, c’est toutefois à Oakland que Schott les a vécus. « Quand on a participé aux séries de fin de saison en 2000, 2001, 2002 et 2003, c’était vraiment de bons moments. Les deux premières années, on affrontait les Yankees et à New York, je m’assoyais dans la loge de George Steinbrenner. C’est aussi là que j’ai pu connaître Yogi Berra qui est devenu un ami », conclut-il.

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2023-06-03T07:00:00.0000000Z

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