LeQuotidienSurMonOrdi.ca

Un court métrage pour donner la parole aux femmes

DANIEL CÔTÉ dcote@lequotidien.com

Donner la parole aux femmes qu’elle identifie comme des survivantes. Tel est le mandat qu’entend assumer la cinéaste Mélanie Saint-germain, en vue de son prochain court métrage. Intitulé Les femmes savent danser, ce film d’animation aura pour fondement une série d’entrevues menées depuis quelques jours, au Lac-saint-jean.

« Elles durent de 60 à 90 minutes et le thème général, ce sont les enjeux liés au fait d’être une femme. L’important est que les personnes que je rencontre puissent s’exprimer sans barrière aucune. Leur anonymat sera respecté et le point commun est que toutes ont vécu des formes de violence, alors que chacune a son histoire », a décrit Mélanie Saintgermain au cours d’une entrevue accordée au Progrès.

La violence peut provenir d’une maladie grave ou du comportement d’autrui, pour ne mentionner que deux des situations qui ressortiront au fil de son enquête menée avec l’appui du CALACS, ainsi que du Centre de femmes Maria-chapdelaine. « Déjà, je constate à quel point les femmes rencontrées avaient besoin de s’exprimer, confie la cinéaste. Ce sera une ode à la libération de la parole. »

L’étape suivante s’annonce tout aussi riche en émotion. Elle prendra la forme d’un bloc de création auquel participeront les danseuses Émilie Wilson et Myriam Lebel (cette dernière donne des cours de danse au Studio Nord). Pendant plusieurs jours, en août, elles plancheront sur les fragments les plus marquants, parmi la somme de confidences recueillies ce printemps.

« Je veux recourir à la danse, qui constitue un puissant langage non verbal, afin de traduire le contenu des témoignages. Ce sera fait avec sensibilité, mais à partir de là, aucune porte ne sera fermée. Je pourrais utiliser une voix off ou ajouter des comédiens, par exemple. L’important, ce sera de montrer la résilience à travers un récit lumineux », fait remarquer Mélanie Saint-germain.

AIDE DE LA BANDE SONIMAGE

Quant à la trame narrative du court métrage, elle sera définie à l’occasion d’une résidence en scénarisation rendue possible grâce à la bande Sonimage. Comprenant un appui financier à hauteur de 3000 $, elle permettra à la cinéaste de travailler aux côtés de Sophie Beauparlant, qu’elle connaît et apprécie depuis longtemps.

« C’est une femme incroyable que j’ai eu la chance d’avoir comme professeure pendant mes études à L’UQAC. Je veux qu’elle me challenge et en même temps je suis excitée, parce que la résidence, ce sera le début concret du projet », souligne Mélanie Saint-germain, qui aimerait ficeler le scénario d’ici à la fin de l’année.

Ce qui lui plaît tout autant dans cette démarche, par rapport à celles qui ont balisé le court métrage Elles et la websérie Bon..., c’est le fait qu’elle soit centrée sur les autres, par opposition à ses opinions personnelles. « C’était devenu un besoin criant chez moi, note la cinéaste. Je veux relater de vraies histoires de femmes. »

La forme, par contre, demeurera fidèle à son amour pour la rotoscopie. Ses dessins trouveront leur origine dans des corps filmés au préalable, avec cependant une différence. Ils seront plus foisonnants que dans ses oeuvres précédentes, quitte à ce que la création des dessins gruge un peu plus de son temps.

« Je souhaite détailler mon trait de crayon afin qu’il y ait plus de détails. De cette manière, le film ressemblera davantage à ce que je fais en arts visuels. Oui, ce sera plus long, mais en ayant en mains le scénario final, je pourrai mieux planifier la production. Parce qu’il s’agit d’une oeuvre essentielle, j’ai déjà hâte d’être rendue là », rapporte Mélanie Saint-germain.

ARTS ET SPECTACLES

fr-ca

2023-06-03T07:00:00.0000000Z

2023-06-03T07:00:00.0000000Z

https://lequotidien.pressreader.com/article/283996131638672

Groupe Capitales Media