L’ANNÉE DE LA VRAIE REPRISE À VILLE D’ALMA SPECTACLES

«Là, on sent qu’on est dans le bonheur», lance Stéphanie Girard, responsable des communications et du développement à Ville d’alma Spectacles. Trois semaines se sont écoulées depuis le dévoilement de la programmation 2023-2024 et l’impression positive qu’on avait vu poindre après les Fêtes s’est confirmée. La crise est bien finie, tout comme les reliquats d’appréhension qui, jusque-là, avaient tempéré la reprise des activités de diffusion.

Pressentant ce moment de grâce, les membres de l’équipe ont monté une grille aussi ambitieuse que dans les années fastes, laquelle comprend plus de 60 événements. Or, le simple fait qu’elle s’étire jusqu’au 31 mai 2024, jour où Boucar Diouf se produira à la Salle Michel-côté, est significatif. Ça veut dire que des réservations seront faites longtemps à l’avance, comme à l’époque où Broue et Sweet People étaient attendus avec autant d’impatience que la coupe Stanley sur la rue Sainte-catherine.

« Encore l’automne dernier, on sentait une hésitation à s’engager. Les abonnés étaient moins présents et on achetait moins de billets à l’avance. Aujourd’hui, par contre, les gens sont de retour. Nos salles sont belles et les artistes sont heureux. C’est pourquoi nous avons élaboré une programmation qui saura répondre à tous les goûts. Nous l’amorçons avec beaucoup de plaisir », a confié Stéphanie Girard lors d’une entrevue accordée au Progrès.

Bien sûr, la grille comporte son lot de valeurs sûres, qu’on pense à Luce Dufault (7 octobre), Mario Pelchat, qui affiche déjà complet pour le 3 novembre, à la Salle Michel-côté, Sara Dufour (24 février), Salebarbes (22 mars) et Ève Côté, qui ouvrira la saison le 13 septembre, à la Boîte à Bleuets. Il y a aussi des succès venus du champ gauche, comme celui de Mona de Grenoble dans cette même salle. Ayant fait le plein de spectateurs pour la soirée du 22 septembre, la célèbre drag queen remet ça le 21.

Dans une veine similaire, Ville d’alma Spectacles tentera une expérience à l’automne, en transformant la Boîte à Bleuets en cabaret humoristique. Ça s’appellera La Boîte à Boldock, puisque l’hôte des trois soirées à l’affiche — 24 octobre, 28 novembre et 19 décembre — est l’almatois d’origine Guillaume Boldock. « Ce sera un genre de Comédie Club, alors qu’à chaque fois, il recevra trois humoristes. Si ça marche, on le refera pendant l’hiver », laisse entrevoir Stéphanie Girard.

DE LA LUTTE EN ALEXANDRINS

Une autre proposition qui risque d’attirer l’attention a pour titre Agamemnon in the Ring. C’est le 11 novembre, à la Salle Michelcôté, que le public assistera à cette version théâtrale de la guerre de Troie interprétée par dix comédiens, dont le Jonquiérois Frédéric Tremblay. « Il s’agit de l’un de nos coups de coeur, reconnaît Stéphanie Girard. Le texte est en alexandrins et l’histoire épouse la forme d’un gala de lutte. »

Puisqu’on parle de théâtre, six autres productions couvrant une large palette de sensibilités ont été retenues par le diffuseur. Il ouvrira la saison avec Voie de contournement (28 septembre) et, fait à noter, c’est à 18 h que cette comédie de situation sera jouée à la Boîte à Bleuets. Après les petites bouchées et l’apéro, le public passera une heure en compagnie d’un couple dont l’histoire se révèle tantôt touchante, tantôt amusante.

Dans Les murailles (22 novembre) et Alterindiens (28 février), par ailleurs, les gens rassemblés à la Salle Michel-côté seront confrontés à des réalités coincées dans notre angle mort. « Les murailles s’attarde au phénomène du “fly in, fly out” des travailleurs, si familier chez nous. Érika Soucy a écrit un livre là-dessus, en plus de la pièce dans laquelle elle joue, note Stéphanie Girard. Quant à Alterindiens, le texte, qui est super, aborde les préjugés que nous entretenons à l’égard des Premières Nations. »

La comédie française Le placard (14 mars) ramènera les rires à l’avant-plan, à la Salle Michel-côté. Et toujours au même endroit, le théâtre documentaire se moulera aux contours de Run de lait (10 avril), un spectacle porté par l’auteur et comédien Justin Laramée. Il fera part de ses observations à la suite d’une enquête qui l’a mené dans plusieurs régions du Québec, dont la nôtre, afin de montrer comment se portent nos fermes laitières et les personnes qui en ont fait leur projet de vie.