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LES COUVERTS VÉGÉTAUX

CHLOÉ ROY Collaboration spéciale

Aujourd’hui, je me suis surprise à imaginer ce que ce serait si c’était chose connue, dans la culture populaire, que les jardins ce n’est pas fait pour être «propre», mais plutôt pour être couverts de plantes, peuplés d’insectes bénéfiques, un monde organique et vivant où foisonne la biodiversité!

Ce serait beau. Ce sera beau! Merci d’être encore là aujourd’hui, à me lire sur des sujets à l’apparence un peu moins sexy que le nom des fleurs. Merci d’accorder de l’importance aux sols et à l’environnement.

J’aimerais continuer de vous parler de couverts végétaux, en particulier vous partager les pouvoirs fascinants qu’ils ont sur leur environnement.

J’ai récemment découvert dans mes recherches des textes qui parlent du sol en utilisant le terme «système sol/plante/climat» ou «système sol», pour bien illustrer que le sol n’est pas formé d’une seule matière et que tout est interconnecté. J’adopte!

DÉTERMINER POURQUOI

On peut se demander en premier lieu pourquoi désirons-nous apporter un couvert végétal au jardin avant de l’implanter, ce qui nous aidera à sélectionner la bonne plante. Voici les quatre principales actions qu’ils peuvent apporter :

› structurer le sol

› retenir/apporter/soustraire des nutriments › améliorer le bilan de matière organique › gérer les adventices (plantes indésirables)

DÉTERMINER QUAND

Certaines plantes sont sensibles au froid alors que d’autres vont survivre à l’hiver, certaines ont une croissance rapide alors que d’autres vont nécessiter plus de temps pour s’établir. Il faut donc planifier un minimum le moment où l’on sèmera les couverts végétaux en fonction de leurs caractéristiques. On les sème normalement à la volée (à la main ou avec un semoir) ou en rangs avec un semoir adéquat.

PLANIFIER L’ENFOUISSEMENT

Quand l’action que l’on désire apporter au sol grâce à un couvert végétal est clarifiée, il est primordial de déterminer comment nous allons stopper la croissance du couvert végétal une fois à maturité et comment nous allons l’enfouir pour en tirer tous les bénéfices. Ici, à la ferme, nous affectionnons particulièrement l’utilisation de la tondeuse à fléau qui déchiquète les plantes en petits morceaux, ce qui rend sa décomposition plus rapide. Une fois la tondeuse passée, nous utilisons une charrue rotative que nous passons dans les allées. Celle-ci transfère une fine couche de terre sur la planche, recouvrant ainsi le couvert végétal préalablement fauché. Une toile d’occultation est ensuite installée pour recouvrir le tout durant un minimum de deux semaines.

CHOISIR LES VARIÉTÉS

Une fois que nous avons déterminé pourquoi nous désirons implanter un couvert végétal, il faut choisir la variété de plantes qui accomplira cette tâche.

Voici deux exemples de plantes couramment utilisées, soit seules ou mélangées, et leurs actions bénéfiques.

LE POIS FOURRAGER (FABACÉES)

› 30 à 65 jours › grande résistance au froid › Taux de semis : 2 kg/100 m2 – 4 lb/1000 pi2

Un des procédés qui me fascine le plus est la fixation de l’azote. Le pois, qui est une légumineuse, à la capacité de capter l’azote atmosphérique pour l’ajouter au système sol et donc en augmenter sa fertilité.

En fait, la plante ne fixe pas l’azote directement, mais elle s’associe à des bactéries Rhizobium qui vivent dans de petites structures, appelées nodules, sur les racines des légumineuses. Ces bactéries vont prendre l’azote de l’air dans le sol et le transformer afin qu’il puisse être utilisé par la plante. Cet échange entre légumineuses et bactéries est une relation symbiotique qui est bénéfique pour les deux organismes. Chacun reçoit quelque chose de l’autre en retour. Les bactéries Rhizobium fournissent de l’azote à la légumineuse et en échange la plante lui fournit des hydrates de carbone (énergie).

En plus, les pousses de pois fourrager sont absolument délicieuses à manger!

LE SARRASIN (POLYGONACÉES)

› 30 à 65 jours

› Très sensible au froid

› Taux de semis : 2 kg/100 m2 – 4 lb/1000 pi2

Une autre interaction stupéfiante est l’allélopathie. Ce terme désigne l’ensemble des interactions biochimiques directes ou indirectes de certaines plantes sur les plantes avoisinantes. Concrètement, certaines plantes libèrent des composés phytotoxiques qui limitent la germination des plantes à proximité ou induisent des malformations.

Le sarrasin possède des propriétés allélopathiques. Sa croissance très rapide aide aussi à prendre le dessus sur les adventices et sa floraison attire un nombre incroyable d’insectes pollinisateurs et bénéfiques. Son système racinaire est très bien ramifié, ce qui contribue à structurer les premiers centimètres du sol.

Je m’arrête ici pour aujourd’hui. J’espère encore une fois que vous apprécierez découvrir ce monde fascinant des sols vivants et des couverts végétaux autant que moi!

TOIT & MOI

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2023-06-03T07:00:00.0000000Z

2023-06-03T07:00:00.0000000Z

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