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Les ados et l’isolement

Depuis leur troisième année du secondaire, Alicia Bouchard et Kloé Simard ont vécu plusieurs épisodes d’école en ligne, en raison de la COVID-19.

Elles sont maintenant en cinquième secondaire à l’école Charles-gravel de Chicoutimi-nord et elles remarquent avoir grandi et changé au travers de cette pandémie.

Autour d’elles, les filles avouent avoir perdu énormément d’amis, car elles ne peuvent plus fréquenter autant de monde. « Je me suis habituée. On se fait à notre nouvelle réalité », réfléchit sagement Kloé.

Les deux élèves de 16 ans se sont adaptées, mais elles ont surtout apprivoisé la solitude. « Avant, j’avais toujours besoin d’être entourée d’amis, se remémore Alicia. Aujourd’hui, je me surprends à être enfermée seule dans ma chambre et à être bien. »

Les deux amies espèrent avoir un vrai bal des finissants, prévu le 17 juin, à l’hôtel Le Montagnais de Chicoutimi. « C’est certain que j’aimerais ça. On nous parle de notre bal depuis notre entrée au secondaire. J’ai déjà ma robe, espère Kloé. Mais je vais comprendre si jamais c’est annulé. On n’est pas les seuls là-dedans. Je préfère des gens en santé qu’avoir un bal. »

Pour Alicia, c’est clair que quelque chose a changé à jamais, socialement parlant. D’ailleurs, quand elle a appris qu’au retour du congé des

Fêtes, l’école se passerait en ligne, elle a été très attristée de cette nouvelle. Si certains de ses amis voient des avantages à l’école en ligne, de son côté, l’adolescente n’y voit rien de positif. « Je n’ai aucune motivation. Depuis ma troisième secondaire, mes notes baissent. J’avais pourtant toujours bien réussi à l’école », remarque Alicia.

Dans une classe de 30 élèves, alors que la plupart des élèves ferment leur écran pendant le cours, Kloé fait partie des cinq qui ouvrent leur caméra et participent. « Les enseignants se ramassent à parler à un écran, presque vide, ajoute Alicia. Ça ne doit pas être motivant pour eux non plus. Avant, on nous obligeait à ouvrir nos caméras, mais plus maintenant. »

C’est installée dans son lit qu’alicia commence sa journée scolaire en ligne. Avec son cellulaire à ses côtés, disons qu’elle est souvent déconcentrée par une vidéo Tiktok ou un texto. Elle doit ensuite organiser son temps pour faire ses devoirs. C’est cette organisation qu’elle trouve le plus difficile.

Pour les deux ados, le sujet de la pandémie n’a plus sa place dans les discussions. Alicia est aide de service dans une résidence pour personnes âgées et Kloé travaille dans une épicerie. Que ce soit avec leur famille, leurs collègues ou leurs amis, elles évitent ce sujet. « On est tannées d’entendre parler de la COVID. C’est toujours la même affaire et c’est toujours un débat qui ne mène à rien », soulignent-elles.

RESTER MOTIVER

Dans la famille de Kloé, qui est entourée de trois frères et soeurs, en plus de deux parents en télétravail, il est difficile de faire l’école à la maison. « Avec tout ce monde, l’internet ne va vraiment pas bien. Je vais donc faire mon école en ligne chez mon copain », mentionne Kloé.

Malgré la pandémie, elle a toujours gardé l’école dans ses priorités. « Je suis une personne de routine et c’est très important pour moi. Je me couche tôt et même en ligne, j’essaie de faire comme si j’étais à l’école. C’est sûr qu’il manque le côté social, le côté le

fun de l’école. »

Alors que la plupart de ses amis ont vu leurs notes chuter depuis deux ans, Kloé vient de réussir ses meilleures années scolaires. « Qu’on soit motivé ou pas, il faut réussir notre année. Certains matins, ça ne me tente pas plus d’aller à l’école que d’être devant mon ordi, mais j’y vais quand même. »

DÉJÀ EN AFFAIRES

Pour Guillaume Simard, 16 ans, la pandémie n’a pratiquement pas eu d’impacts sur sa vie. Le travaillant élève, qui a trois emplois, est finissant au secondaire cette année. « Je n’avais déjà pas beaucoup de temps pour mes amis avant la pandémie, donc la pandémie n’a pas vraiment changé ça, souligne-t-il en riant. Et j’ai hâte à mon bal des finissants, mais je n’en ferai pas un drame si c’est annulé. »

Discipliné, celui qui est à la tête de sa propre entreprise d’animation depuis l’âge de 13 ans n’est pas démotivé par l’école en ligne. Lorsqu’il suit un cours en ligne, il ferme habituellement sa caméra, mais il ouvre son micro pour interagir. « Je déteste la caméra. Tout le monde voit comment je bouge et sur mon bureau, c’est le bordel, mais je me démêle là-dedans. »

Il convient que l’école en présentiel est plus agréable, mais qu’à la maison, il y a aussi quelque chose de plus relaxe.

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2022-01-15T08:00:00.0000000Z

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